Le Fonds d'aide européen devient une pomme de discorde

La nouvelle année débute sur un air de déjà-vu. Comme en 2010, avec le début de la crise grecque, les responsables européens ont des difficultés à accorder leurs violons. Dernier débat en date, la question du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Bruxelles souhaite rapidement en augmenter le plafond de garantie - actuellement de 440 milliards d'euros - et élargir le champ d'intervention, en particulier la possibilité de racheter de la dette sur le second marché, pour éviter la contagion à d'autres pays de la zone euro.La Commission a trouvé un renfort de poids avec Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), qui a répété jeudi qu'il jugeait nécessaire une « amélioration qualitative et quantitative du fonds ». La position de l'Allemagne, premier contributeur au fonds, demeure incertaine. Ce jeudi, le quotidien britannique Financial Times affirmait que le gouvernement fédéral allemand étudiait l'élargissement de l'ESFS, Mais la chancelière Angela Merkel rejette tout projet de ce type, affirmant que l'ESFS était « encore loin d'être épuisé ». Surtout une telle perspective est rejetée des Libéraux aux syndicats, en passant par la plupart des économistes, la CDU de la chancelière, la CSU, et les Verts.cacophonie européenne Mais si le fonds est épuisé ? « Le gouvernement fédéral est prêt à faire le nécessaire pour que le fonds de sauvetage de l'euro puisse remplir son rôle », répond un porte-parole. C'est une position similaire qu'a défendu le Premier ministre français en visite à Londres jeudi. « Les États de la zone euro, et particulièrement la France et l'Allemagne, sont prêts à tout mettre en oeuvre, absolument tout, pour assurer la stabilité de la zone euro », a-t-il déclaré. Toutefois, François Fillon, qui était venu chercher un appui de Londres, pour aider à la résolution de la crise de la zone euro (dont ne fait pas partie la Grande-Bretagne), n'a pas obtenu ce qu'il souhaitait. « Tant que je serais Premier ministre, il n'y a aucune chance que nous rejoignions l'euro », a répondu David Cameron, précisant : « Nous ne participerons pas au nouveau mécanisme (d'aide aux pays en difficulté). » Cette cacophonie européenne n'est donc pas de bonne augure avant la réunion des ministres de l'Économie et des Finances des 17 à Bruxelles lundi.
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