Des idées mais pas de candidat

Qui a dit que la gauche était en panne d'idées ? Revigorés par les débats de l'après-crise et soumis à une compétition interne dans laquelle les idées originales peuvent aider à faire la différence - ou à faire parler de soi - , les socialistes affichent une imagination débordante. Temps de travail, négociations salariales, TVA ou pacte social : l'économie figure au coeur du projet socialiste pour 2012. Ou plutôt des projets. Car entre un Benoît Hamon, favorable à une captation des superprofits de Total, ou un Manuel Valls, partisan de déverrouiller les 35 heures, ce n'est plus un fossé, mais un océan qui sépare les deux hommes. Les socialistes sauront le moment venu tirer la synthèse de ce foisonnement intellectuel. Avec, à l'arrivée, un programme clef en main à remettre au candidat à l'Élysée qui sortira victorieux des primaires. De vraies propositions, chiffrées et réalistes, promettent les héritiers de François Mitterrand, décidément devenus bien sérieux. Mais la méthode de la rue de Solferino risque fort de buter contre un écueil de taille. D'abord, son manque d'âme. En 1996, Tony Blair avait gagné les élections avec un vrai projet, celui du New Labour. Idem pour Nicolas Sarkozy en 2007, qui s'était présenté devant les Français muni d'un programme bâti par une petite équipe. À chaque fois, un homme et des idées. C'est dans la dynamique de ce couple que se construit la victoire dans les urnes. Les socialistes, et c'est une excellente nouvelle, ont des idées en vue de l'alternance en 2012. Mais personne encore pour les incarner. [email protected]
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