L'Ukraine à l'heure du grand désenchantement

Le camp « orange » aujourd'hui au pouvoir à Kiev est atomisé et son principal adversaire, Victor Ianoukovitch, fait désormais figure de grand favori pour l'élection présidentielle qui se tient les 17 janvier et 15 février. Les sondages lui octroient entre 8 % et 16 % d'avance sur son principal concurrent, le Premier ministre Youlia Tymochenko. Très combative, cette dernière a traité lundi Viktor Ianoukovitch de « pleutre » parce qu'il refuse de débattre avec elle en direct à la télévision. Mauvais orateur, le favori sait qu'il a tout à perdre. Le président sortant, Victor Iouchtchenko, qui ne recueille que 3 % des intentions de vote, passe, quant à lui, le plus clair de son temps à faire campagne contre son Premier ministre. C'est dire si la situation s'est détériorée pour le camp pro-occidental après cinq années de pouvoir. Fin 2004, la révolution orange, conduite de front par Youlia Tymochenko et Victor Iouchtchenko, parvient à renverser les résultats d'une élection présidentielle truquée qui devait placer Victor Ianoukovitch sur le trône, avec la bénédiction de Moscou. L'Ukraine connaît alors sa première véritable alternance démocratique depuis la chute du bloc soviétique et voit l'arrivée au pouvoir d'une équipe pro-occidentale.économie contractée de 15 %Les 46 millions d'Ukrainiens commencent à croire qu'ils pourront bientôt vivre comme les occidentaux. Que l'habitude d'obéir aux diktats de Moscou appartient au passé. Mais au bout de quelques mois de pouvoir, les premières dissensions apparaissent entre le Premier ministre Youlia Tymochenko et le président Victor Iouchtchenko. Commecent alors cinq années d'instabilité politique, faisant perdre aux Ukrainiens leurs illusions. L'arrivée brutale de la crise fin 2008 achève de les fâcher avec le gouvernement « orange ». Plus habile que son ancien allié, Youlia Tymochenko tire mieux son épingle du jeu, mais sa longue présence à la tête du gouvernement entame sérieusement son capital sympathie.Le bilan économique est terrible. L'économie s'est contractée de 15 % en 2009 (l'une des plus mauvaises performances en Europe). La production industrielle a chuté de 34 % depuis le début de la crise. Le pouvoir d'achat a été divisé par deux tandis que l'inflation continue d'être très forte (22 %). La monnaie a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar depuis 2008, ce qui pèse d'autant plus sur la dette extérieure des entreprises et de l'État (40 et 24 milliards de dollars respectivement). L'économie est désormais entre les mains du FMI, qui a déjà prêté 16,4 milliards de dollars. Plus personne n'accorde de crédit au gouvernement de Kiev et surtout pas les Ukrainiens. nFin 2004, avec la révolution orange, les ukrainiens espéraient aller vers une démocratie à l'occidentale.
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