Une croissance en manque de carburant

Comme le remarque le chef du centre des prévisions de l'institut IfW de Kiel, Joachim Scheide, le coup d'arrêt de la croissance au quatrième trimestre « montre que la reprise de l'économie allemande manque encore d'assurance ». « Le processus de rattrapage ne sera guère vigoureux, car la crise financière n'est pas encore complètement derrière nous », poursuit l'économiste qui table sur une croissance de 1,2 % pour 2010. Pour le moment, l'Allemagne continue à bénéficier du soutien des exportations qui, en novembre, ont progressé de 1,6 %, soit plus que ce qui était attendu. Mais dans une étude publiée la semaine dernière, Unicredit prévoyait un essoufflement de ce soutien avec la fin de l'effet des plans de relance et du cycle de reconstitution des stocks. L'Allemagne aura-t-elle alors des relais de croissance?? inquiétudeLa baisse des importations de 6 % au cours de ce même mois de novembre est inquiétante. Chez Goldman Sachs, par exemple, on y a vu un « indice de l'affaiblissement de la demande intérieure ». Parallèlement, le faible chiffre des ventes au détail a montré que la consommation restait en berne. Joachim Scheide estime cependant que la « demande intérieure va progresser très modérément ». La consommation des ménages pourrait notamment, selon lui, être soutenue par les réductions d'impôts mises en place depuis le 1er janvier. Mais des risques demeurent?: l'économiste de l'institut IfW cite d'abord l'accès des entreprises au crédit, mais également le chômage, qui devrait nettement progresser en 2010 ou, à partir de l'an prochain, le début de la consolidation budgétaire. « La situation est très incertaine », résume finalement l'économiste. R. G.
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