Le financement du rachat du fabricant de puces Altis est enfin bouclé

Les salariés d'Altis vont pouvoir pousser un « ouf » de soulagement. Selon nos informations, le financement du rachat du fabricant français de semi-conducteurs - en grandes difficultés financières depuis quatre ans et repris en juin dernier par l'homme d'affaires Yazid Sabeg - serait enfin bouclé, après un peu plus de cinq mois d'attente. Cette bonne nouvelle devrait être bientôt officialisée, à l'occasion de l'annonce de nouveaux contrats et d'un point sur l'avancement du business plan de la société. Une réunion d'information des salariés serait prévue pour le 20 ou le 21 janvier.Ce sont le Fonds stratégique d'investissement (FSI) de l'État français et Qatari Diar, filiale du fonds souverain de l'émirat du Qatar, qui sont venus à la rescousse d'Altis. Le FSI, qui s'est refusé à tout commentaire ce jeudi, aurait injecté une vingtaine de millions d'euros dans le capital d'Altis, et Qatari Diar se serait fendu d'une trentaine de millions. Yazid Sabeg, qui avait repris Altis en investissant 40 millions d'euros sur ses deniers personnels et en apportant 30 millions de concours bancaires, garde donc un peu plus de 55 % du capital.Lors de la reprise d'Altis, fin juin, Yazid Sabeg - par ailleurs président de la société CS Communication et Systèmes, commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances auprès du Premier ministre, et proche de Serge Dassault, sénateur de l'Essonne, département dans lequel se trouve le siège d'Altis - avait sollicité des investisseurs, dont le FSI, et souhaitait boucler la reprise d'Altis fin juillet. Mais le FSI s'est fait prier. Il est vrai que le ministre de l'Industrie de l'époque, Christian Estrosi, avait assuré que « le FSI accompagnerait le projet [de Yazid Sabeg] » (voir « La Tribune » du 2 juillet). Le FSI n'avait pas manqué de rétorquer qu'il « n'obéissait pas aux ordres des politiques » (voir « La Tribune » du 9 août).En tout état de cause, Altis dispose désormais d'un ballon d'oxygène nécessaire à sa diversification. Après un plan social qui a concerné environ 400 personnes sur un effectif de 1.300 collaborateurs, le groupe doit à présent élargir sa clientèle, jusqu'alors cantonnée à ses anciens actionnaires, l'américain IBM et le fabricant de semi-conducteurs allemand Infineon. « Les années 2011 et 2012 constitueront une période de transition pour Altis », avait indiqué Yazid Sabeg en juin. Une période de transition à laquelle l'homme pourrait ne pas participer, son nom circulant parmi ceux des candidats à la succession d'Anne Lauvergon chez Areva, en juin prochain. Christine Lejoux
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