«?Si la profession attend que ça aille mieux chez Presstalis, le premier diffuseur de presse, on peut attendre longtemps?», lance Patrick André, président des Messageries lyonnaises de presse (MLP), le numéro deux du secteur avec 23% du marché. Si «beaucoup de points ont été soulevés» lors des États généraux de la presse, «deux ans plus tard, peu a été fait», s'alarme-t-il. D'autant que la crise de la vente au numéro qui sévit depuis bientôt dix ans s'amplifie.Les MLP viennent de publier un livre blanc intitulé «consolider dès 2011 le réseau des diffuseurs de presse», présenté jeudi matin à la presse dans lequel elles estiment que le seul moyen de redresser la barre est de replacer le diffuseur spécialiste de la presse au coeur des débats. Sur les 30.000 points de vente que compte la France, environ 6.000 sont des spécialistes. Chaque année, une bonne centaine met la clé sur la porte. Cette filière de distribution réalise 60% de la vente au numéro, le reste étant dans des points de ventes complémentaires (supermarchés, bar-tabac, etc). Or, le taux d'invendus qui dépasse 70% dans un point de vente complémentaire est de moins de 50?% chez un spécialiste qui, lui, propose en moyenne entre 1.200 et 3.800 titres différents.Pour aider cette profession qui permet de reconquérir le lectorat, les MLP prônent une formation systématique et obligatoire. Pour améliorer sa situation financière, il faut avantager le vendeur spécialisé. Sur les frais de livraison, les MLP proposent qu'ils n'excèdent pas les 2% de son chiffre d'affaires, alors qu'il peut grimper à plus de 5% chez le vendeur complémentaire. Même logique pour le taux de rémunération qui doit pouvoir grimper à 28% pour le spécialiste, contre un minimum de 15% chez les autres. Reste à savoir quelle sera la réaction des éditeurs à ce livre blanc qui, bien sûr, les appelle à participer à l'effort collectif en étant plus généreux vis-à-vis des diffuseurs. Sandrine Bajo

latribune.fr

13 Jan 2011, 23:40

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