Les banques françaises face à l'impact de la crise souveraine

Cette semaine, s'ouvre la valse des résultats annuels des banques françaises, avec Société Généralecute; Générale mercredi, BNP Paribas jeudi, puis BPCE-Natixis et Crédit Agricolegricole la semaine prochaine. Les résultats du quatrième trimestre sont attendus en hausse sur un an (voir graphique), grâce à un effet de base très favorable. La fin 2009 avait en effet marqué le point haut des provisions pour créances douteuses liées à la récession, qui ont fortement reflué depuis, tant pour le crédit aux particuliers que pour les entreprises. L'évolution des résultats par rapport au troisième trimestre devrait toutefois être moins flatteuse. Les analystes de Natixis attendent ainsi un bénéfice net en baisse de 3 % pour Société Généralecute; Générale, à 880 millions d'euros, et de 35 % pour BNP Paribas, à 1,6 milliard. Un recul lié pour l'essentiel à la crise de la dette souveraine des États périphériques de l'Europe, qui a fortement perturbé les marchés obligataires. Les analystes s'attendent ainsi à un recul des revenus de « trading » sur les produits de taux, même s'il devrait être moins important que les 30 % à 40 % de reflux subis par les banques d'investissement américaines et suisses. BNP Paribas et Société Généralecute; Générale ont sans doute partiellement compensé cet impact grâce aux dérivés actions et aux financements structurés, notamment sur les matières premières et les pays émergents. À l'arrivée, les analystes de Natixis attendent des revenus de banque de financement et d'investissement en repli de 16 % pour Société Généralecute; Générale, et de 11 % pour BNP Paribas. Le tableau s'annonce plus favorable pour les activités de détail, notamment en France, car « lors de la publication de leurs résultats, les caisses régionales du Crédit Agricolegricole ont fait part d'une croissance de leurs encours de crédit et d'une baisse du coût du risque », souligne un analyste. Pic de crédits immobiliers« Les activités de détail ont bénéficié du pic enregistré en fin d'année sur le crédit immobilier, grâce à la fin programmée de plusieurs dispositifs fiscaux favorables aux acquéreurs, et ce surcroît de production s'est accompagné de marges confortables grâce à la forte pente de la courbe des taux », explique un autre analyste. La situation s'annonce plus contrastée dans les réseaux internationaux, selon l'exposition des différents marchés à la crise souveraine, comme le montrent les déboires du Crédit Agricolegricole en Grèce avec sa filiale Emporiki. « Au vu des résultats des banques scandinaves, le coût du risque semble avoir baissé en Europe de l'Est, notamment dans les pays Baltes et en Ukraine, ainsi qu'en Russie », pointe un analyste. Une bonne nouvelle pour Société Généralecute; Générale comme pour BNP Paribas. Enfin, les présentations de résultats seront l'occasion de faire le point sur l'impact des troubles en Tunisie et surtout en Égypte, dont l'impact ne devrait toutefois pas être significatif à l'échelle des comptes consolidés des français.
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