L'État hébreu s'inquiète des conséquences économiques

Pour Israël, le premier test de l'après-Moubarak aura lieu jeudi. Ce jour-là, l'approvisionnement en gaz égyptien, interrompu le 5 février après le sabotage d'un gazoduc traversant le Sinaï, doit reprendre. L'enjeu est vital. L'Égypte fournit plus de 40 % du gaz naturel permettant à l'État hébreu de produire son électricité. « Si la reprise est normale, nous saurons que l'armée contrôle la situation et que le respect des contrats est assuré », affirme un haut responsable du Trésor. Une allusion aux accords d'une valeur totale de près de 14 milliards d'euros passés entre des entreprises israéliennes et égyptiennes depuis cinq ans.L'arrêt des livraisons gazières a servi d'avertissement. La pénurie a été évitée grâce au recours au charbon et au fioul, et la pression pour accélérer la mise en exploitation de deux champs gaziers prometteurs, découverts au large des côtes israéliennes par des compagnies israéliennes et l'américain Noble Energy, s'est intensifiée.« L'essentiel est d'être prêt à tous les scénarios », souligne Uzi Landau, ministre des Infrastructures. Une prudence liée aux craintes d'une prise du pouvoir au Caire par les Frères musulmans, partisans de l'abrogation du traité de paix de 1979 entre les deux pays et de l'arrêt des livraisons de gaz. Ce dossier énergétique est la principale inconnue économique.Pour le reste, l'Égypte reste un partenaire marginal pour Israël. Le commerce entre les deux pays représente moins de 0,5 % des échanges extérieurs de l'État hébreu. « Nous pouvons surmonter la crise égyptienne », affirme Stanley Fischer, le gouverneur de la banque centrale. Son optimisme s'explique aussi par le fort dynamisme de l'économie israélienne. En 2010, le PIB a progressé de 4,5 %. Sans compter des réserves de change qui dépassent le niveau record de 71 milliards de dollars. « Cela peut nous permettre de faire face à des problèmes géopolitiques régionaux », ajoute Stanley Fischer. En outre, l'armée égyptienne a assuré vouloir respecter les accords internationaux. Mais une partie du patronat israélien redoute que le pays soit pénalisé par le « facteur risques », l'ensemble de la région apparaissant de plus en plus « instable » aux yeux des investisseurs étrangers.Pascal Lacorie, à Jérusalem
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