Assurance-vie : une carotte fiscale pour les contrats comptant de l'immobilier ?

Les acteurs du secteur du logement l\'attendent. Le rapport sur l\'épargne longue des députés socialistes Karine Berger et Dominique Lefebvre sera finalement remis le 27 mars. Ce qui y sera préconisé pèsera fortement dans les décisions du gouvernement qui souhaite réorienter l\'épargne des ménages (3.700 milliards d\'euros) vers les secteurs qui en ont le plus besoin. Un volet logement sera intégré au rapport. Le gouvernement a fixé à ce secteur stratégique de l\'économie des objectifs de taille avec 500.000 créations de logements par an, dont 150.000 logements sociaux. Un chiffre qui sera difficile à atteindre. Mobiliser au mieux l\'épargne des Français vers ce secteur pourrait cependant permettre de s\'en approcher.Jouer sur la fiscalité du contrat du souscripteurDu haut de ses 1.400 milliards d\'euros d\'encours, l\'assurance-vie sera sollicitée. Sans avoir la volonté \"d\'écorner\" le placement favori des Français, le rapport Berger-Lefebvre devrait préconiser un coup de pouce fiscal pour les contrats d\'assurance-vie contenant une part d\'investissement dans le logement. Le but ne sera pas de contraindre les assureurs-vie à introduire une part d\'immobilier résidentiel dans leurs produits mais plutôt de bonifier un investissement qui inclut du logement en sous-jacent.Deux pistes sont étudiées par les rapporteurs : la première préconise simplement d\'accroître l\'avantage fiscal d\'un nouveau contrat d\'assurance-vie comportant une part d\'immobilier résidentiel en sous-jacent. Alors que la seconde piste, plus radicale, consiste à maintenir les avantages fiscaux particuliers dont bénéficient les contrats d\'assurance-vie, à la condition qu\'ils comportent du logement en sous-jacent. Ce qui inciterait fortement les compagnies d\'assurance-vie à intégrer de l\'immobilier résidentiel dans leurs nouveaux contrats.Pas insensé d\'investir dans le logement Ce qui ne serait pas forcément une tare, selon Alain Taravella, le président du groupe immobilier Altarea Cogedim. Selon lui, la plupart des classes d\'actifs ont vu leur rendement baisser ces derniers mois, les rendant moins attractives que l\'immobilier. Très prisées des assureurs, \"les obligations d\'Etat ont aujourd\'hui des rendements plutôt inférieurs à 3%. Or, le logement résidentiel rapporte un peu plus. Il ne serait donc pas insensé d\'y investir\", remarque-t-il. Et ce, d\'autant que \"l\'immobilier résidentiel est un actif tangible, accompagné de rendements réguliers et qui se gère en bon père de famille\", indique Jean-Philippe Ruggieri (1), directeur général en charge du logement chez Nexity. Les préconisations du rapport Berger-Lefebvre pourraient en tout cas faire figure de première étape vers un retour progressif des personnes morales dans le logement résidentiel. Elles qui, entre 1985 et 2009, ont cédé 1,2 million de logements, préférant de plus lucratifs investissements dans l\'immobilier de bureau ou dans l\'immobilier commercial.(1) administrateur de La Tribune
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