Free Mobile ne peut pas agir en « passager clandestin » selon Pellerin et Montebourg

Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, et Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l\'Economie numérique, qui avaient saisi en novembre l\'Autorité de la concurrence sur le contrat d\'itinérance signé entre Free Mobile et Orange, n\'avaient pas encore réagi à l\'avis structurant pour l\'avenir du marché mobile publié lundi. Ils le font ce mercredi dans une tribune publiée dans Le Figaro (à lire ici pour les abonnés), intitulée « Enfin une politique industrielle pour les télécoms. » Ils écrivent avoir trouvé, « en arrivant aux responsabilités, un secteur des télécoms meurtri, méprisé, en proie au doute et au déclin. Quel paradoxe pour un secteur d\'avenir ! » Accusant la droite d\'être responsable de ce « gâchis », en n\'ayant cessé pendant dix ans de « flatter le consommateur sans penser un instant au producteur, l\'industrie des télécoms », un thème cher à Arnaud Montebourg.« Stopper l\'aveuglement consumériste »Revenant sur « l\'absence d\'étude d\'impact sur l\'emploi de l\'arrivée de Free sur le marché mobile » et « d\'évaluation et d\'encadrement » de l\'accord d\'itinérance, par lequel Free loue le réseau mobile d\'Orange, et qui a « structuré le marché depuis un an », les ministres affirment qu\'il « faut stopper l\'aveuglement et la démagogie consumériste » et souhaitent « relancer l\'investissement. » Le déploiement de la 4G ne sera possible qu\'à deux conditions selon eux, primo la mutualisation : « les opérateurs doivent pouvoir partager certains investissements dont le poids porté seul serait trop lourd dans un marché à quatre. » Secundo, « il ne peut y avoir de passager clandestin et chacun doit prendre part à l\'effort, y compris Free qui doit progressivement se passer d\'Orange et s\'affirmer comme un opérateur crédible et durable en investissant à son tour pour déployer son propre réseau. » Ils observent que l\'Autorité de la concurrence « vient de confirmer ces deux conditions dans un avis très éclairant » : le gendarme de la concurrence a en effet indiqué lundi que le contrat d\'itinérance entre Free Mobile et Orange ne devait pas se prolonger au-delà de 2016 ou 2018. Sur la mutualisation des infrastructures, il s\'est montré toutefois réservé sur des partages d\'équipements actifs (antennes-relais notamment) à l\'échelle nationale (lire l\'article).« La fin du tout low-cost destructeur » Pour mettre en œuvre cette politique industrielle, les ministres invitent au « pari de l\'intelligence collective » et à « la fin de la seule loi du « moins-disant » et du tout low-cost destructeur.» Ils annoncent que « d\'ici à la fin du semestre, tous les acteurs du secteur, syndicats et organisations professionnelles, signeront un contrat de filière pour matérialiser cette préférence pour le long terme », appelant les opérateurs, sous-traitants, centres de relations clients, équipementiers, « au premier rang desquels Alcatel-Lucent » à « réapprendre à travailler ensemble. » Pas de détail à ce stade sur le contenu de ce contrat de filière, qui sera sans doute inspiré de celui négocié en octobre dans l\'automobile. Les ministres, qui évoquent la nécessité de « préparer les compétences et les technologies de demain » espèrent « plus de 15.000 nouveaux emplois » des chantiers du très haut débit fixe et de la 4G.  
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