Assurance-vie : les mauvais chiffres de février inquiètent la FFSA

Une première. « Trois mois de suite de baisse de la collecte en assurance-vie, cela n'était jamais arrivé », soutient Bernard Spitz le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA). La collecte de février en assurance-vie a baissé de 15 % par rapport à l'année précédente. Le mois de janvier avait déjà connu une baisse de 11 %. L'année n'a donc pas démarré sous les meilleurs auspices pour les assureurs vie qui s'inquiètent. La FFSA l'a fait savoir vendredi. Elle craint que la prochaine réforme de la fiscalité du patrimoine ne discrimine négativement l'assurance-vie. « Il n'y a aucune raison pour que l'assurance-vie soit traitée de façon discriminatoire par rapport à d'autres produits d'épargne », s'énerve Bernard Spitz. Le gouvernement doit en effet trouver environ 1 milliard d'euros pour boucler la réforme de la fiscalité. Cette dernière doit être neutre pour les finances publiques. Du coup, le gouvernement dit considérer, entre autres pistes, une taxation accrue de l'assurance-vie pour les plus aisés, afin de boucler cette réforme. « Nous réfléchissons à l'assurance-vie en ciblant les plus hauts portefeuilles, supérieurs à 1,3 million d'euros, les dividendes, le prélèvement forfaitaire libératoire », a déclaré dimanche le ministre du Budget, François Baroin dans un entretien au « Journal du dimanche ». Craintes de retraitsLes assureurs craignent d'importants retraits partiels ou totaux de contrats d'assurance-vie en 2011. « En 2010, 64 % des encours avaient plus de huit ans », s'inquiète Bernard Spitz, un niveau historiquement haut susceptible de convaincre bon nombre de souscripteurs de vendre. L'assurance-vie pourrait donc perdre gros en 2011. La FFSA a d'ailleurs élaboré un scénario fictif « mais plausible » d'une décollecte de 150 milliards d'euros sur l'assurance-vie à terme en France. Elle estime que cette décollecte entraînerait 50 milliards d'euros d'obligations d'entreprises remises sur le marché, les obligations possédées par les assureurs français étant en très grande majorité des obligations d'entreprises hexagonales. De même, 20 milliards d'euros de titres de dette publique française seraient remis sur le marché. Même si ce scénario n'est qu'une estimation de la FFSA, Bernard Spitz a rappelé que ces derniers chiffres étaient proportionnels au montant de la décollecte. L'impact économique serait donc important selon les assureurs qui sont maintenant dans l'attente de la décision du gouvernement.
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