EDF-Edison : un imbroglio à l'italienne

L'histoire a toujours été compliquée entre EDF et Edison, numéro deux italien de l'électricité derrière le groupe public Enel. En 2001, c'est François Roussely, alors à la tête d'EDF, qui réunit discrètement, avec l'aide de l'homme d'affaires Romain Zaleski, près de 30 % du capital de Montedison. Irrité de cette intrusion française alors que le marché hexagonal restait obstinément fermé aux producteurs italiens d'électricité, le gouvernement italien fait alors passer une loi qui bloque leurs droits de vote à 2 %. Un mois plus tard, EDF s'associe à Fiat pour lancer une OPA sur Montedison. L'offensive aboutit à la rafle de 50,1 % de l'électricien italien. Malgré cette « italianisation » du raid et en dépit des récriminations de Bruxelles contre la loi italienne, les droits de vote resteront bloqués jusqu'en juin 2005. A ce moment-là, Pierre Gadonneix, qui a succédé à François Roussely, profite de la sortie de Fiat pour s'allier à des régies municipales d'électricité italiennes, comme celle de Milan, AEM, cotée en Bourse. Montedison devient Edison. Entre-temps, l'État français a accepté une entrée plus large du premier électricien transalpin, Enel, sur le marché hexagonal. En 2007, AEM fusionne avec son homologue de Brescia et constitue A2A, l'actuel « associé » d'EDF au capital d'Edison, aux côtés d'autres collectivités locales.Aux termes de l'accord qui était presque bouclé la semaine dernière, EDF a prévu d'entrer à hauteur de 5 % au capital d'A2A, à la place du Suisse Alpiq. Surtout, A2A récupérerait les centrales hydrauliques et renouvelables tandis qu'EDF garderait les centrales à gaz d'Edison, troisième acteur gazier de la péninsule après Eni et Enel. M.-C. L.
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