EDF tente de sauver son accord sur Edison

Le gouvernement transalpin est préoccupé de voir un autre actif italien passer sous pavillon français. à deux jours de l'échéance du délai de dénonciation de leur pacte d'actionnaire, le bras de fer continuait ce week-end entre EDF et les régies municipales italiennes avec lesquelles le groupe français croise le fer depuis des années autour du contrôle du deuxième électricien italien, Edison. EDF, contraint à la dernière minute par le gouvernement italien de différer sa prise de contrôle d'Edison, s'est résigné à octroyer un délai supplémentaire à la partie italienne. Reste à s'accorder sur ce délai. S'ils ne parviennent pas à s'entendre sur une prolongation de quelques mois, EDF menace de dénoncer, d'ici mardi soir, le pacte d'actionnaire qui le lie à ses « associés ». Les deux partenaires auront alors jusqu'au 15 juin pour se mettre d'accord, faute de quoi leur participation commune de 61,3 % dans Edison sera mise aux enchères. Une perspective peu favorable au moment où Edison traverse une mauvaise passe financière.En pleine campagne électorale pour les élections municipales et quelques jours après le rachat de Bulgari par LVMH, le gouvernement italien est préoccupé de voir un autre actif italien passer sous pavillon français. Aussi a-t-il fait brusquement irruption dans ce dossier la semaine dernière et demandé une reconduction pour trois ans du pacte actuel. Cette éventualité catégoriquement a été aussitôt rejetée par Henri Proglio, PDG d'EDF, qui estime que le maintien de la situation actuelle serait d'abord préjudiciable à Edison. « La priorité, c'est de donner à Edison, qui vend en ce moment son gaz à perte, les moyens de son redressement. EDF veut jouer pleinement son rôle d'actionnaire et lui donner l'appui dont le groupe a besoin pour son développement », affirme-t-on chez l'électricien français. EDF, qui détient directement et indirectement 49,99 % d'Edison, a provisionné 915 millions d'euros en 2010 pour faire face à ces pertes sur le marché du gaz. vive animositéLe veto de Rome est un coup dur pour le camp français. Malgré la vive animosité qui prévalait ces derniers mois entre les deux « associés », ils étaient parvenus à un accord la semaine dernière qui conférait à EDF le contrôle absolu d'Edison, en échange d'un partage d'actifs (voir ci-dessous). « L'accord était même à trois puisque les deux frères ennemis ancestraux que sont les régies municipales, réunies dans A2A, et Edison avaient réussi à trouver un accord sur le secteur de la vente d'électricité aux clients finaux, où elles se déchirent depuis longtemps », soupire un proche du dossier. Chacun des deux camps français et italien tente d'utiliser dans cette négociation l'accord nucléaire franco-italien aux termes duquel EDF doit participer auprès d'Enel à la relance du programme nucléaire italien. Chacun des deux est persuadé de détenir un levier décisif.
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