L'euro résiste au dollar, mais dérape face au yen

Malgré tous les chocs qu'a dû encaisser l'euro la semaine dernière, il fait preuve d'une résistance inhabituelle. Certes, la monnaie unique a reperdu un peu de terrain après sa première incursion depuis quatre mois au dessus de 1,40 dollar, mais son repli a été mesuré. Dégradation des notes de la Grèce et de l?Espagne, tensions sur le marché obligataire, atermoiements sur le futur MES, le mécanisme de stabilité financière qui doit succéder au fonds de soutien en 2013 avant le sommet européen extraordinaire de la fin mars, sont autant de traumatismes qui, en d'autres temps, auraient envoyé l'euro « à la cave ». Or, il n'a cédé qu'à peine 1,5 % de sa valeur face au dollar, pour finir la semaine autour de 1,38.Une force de rappel particulièrement puissante s'est développée depuis la première semaine de mars, celle où la Banque centrale européenne a pré annoncé la première hausse de son taux directeur depuis l'été 2008 à l'issue de son prochain conseil, le 7 avril. Les économistes en sont désormais persuadés: même si Jean-Claude Trichet, le président de la BCE a indiqué que ce geste ne constituerait pas le début d'une série de tours de vis monétaires, trois resserrements du loyer de l'argent devraient intervenir d'ici à la fin de l'année. S'ils portent tous sur le quart de point, qui a prévalu tout au long de l'ère Trichet qui s'achèvera fin octobre, le principal taux directeur de la BCE finirait le millésime à 1,75 %, alors que les fonds fédéraux américains seraient encore voisins de zéro.Sursaut de l'inflation En revanche, la monnaie unique a effectué une brutale marche arrière face au yen, revenant d'un point haut de neuf mois à 115,30 yens à moins de 113 à la veille du week-end. Lequel yen a aussi fortement rebondi face au dollar, enfonçant le seuil de 82. Ce n'est pas le moindre des paradoxes, si le séisme historique de vendredi au Japon a fait monter la monnaie de l'archipel, c'est non seulement en raison de son traditionnel rôle de valeur refuge, mais aussi parce qu'il a déclenché un mouvement de rapatriements de capitaux qui ne ferait que commencer. Celui-ci sera inévitablement amplifié par l'approche de la clôture de l'exercice fiscal nippon, qui se termine le 31 mars, un mois traditionnellement favorable au yen. Les économistes soulignent également que cette catastrophe naturelle pourrait, au fil des efforts de reconstruction, provoquer un sursaut de l'inflation que la Banque du Japon cherche vainement à relancer depuis plus d'une décennie pour sortir de la spirale infernale de la déflation.
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