Le nouveau patron de Philips hérite d'un groupe transformé

En juillet 2011, Gerard Kleisterlee, le PDG de Philips, quittera son poste pour rejoindre Vodafone. Il sera remplacé par Frans Van Houten. Depuis le début de l'année, les deux hommes ont rencontré plusieurs investisseurs institutionnels. Parallèlement, Frans Van Houten a visité une trentaine de filiales et sites de production et s'est entretenu avec une centaine de grands clients. L'exercice était donc plus qu'un simple passage de témoin. Car si Gerard Kleisterlee a transformé radicalement l'entreprise, vendant la division semi-conducteurs (NXP) et abandonnant la fabrication des téléviseurs sous-traitée en Asie, il reste encore du travail à faire.Aujourd'hui, Philips peut être décrit sous la forme de trois grands ensembles : le « consumer lifestyle » qui regroupe ce qui reste de la branche électronique grand public et des produits qui rendent agréable la vie de tous les jours (8,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010) ; l'éclairage, grand public et professionnel qui a pris le virage des ampoules basse consommation à base de diodes électroluminescentes (LED7,5 milliards) ; le médical (imagerie) qui sort de nouveaux produits pour regagner des parts de marché sur Siemens et General Electric (8,6 milliards d'euros en 2010). La base industrielle de l'entreprise est devenue plus logique de même que ses perspectives de développement. Il reste cependant une épine douloureuse avec la branche télévision qui représente 12 % d'un chiffre d'affaires de 25,4 milliards d'euros en 2010. Pendant une année de Coupe du monde de football, elle a enregistré une perte d'exploitation de 130 millions d'euros (la quatrième consécutive). Pour de nombreux investisseurs, la solution pour la télévision passe par une cession du droit d'utilisation de la marque contre royalties, voire une fusion avec un acteur asiatique. Aux États-Unis, Philips a déjà passé un accord d'utilisation de ses marques Magnavox et Philips avec le japonais Funai.Attentes des investisseursFrans Van Houten devra répondre rapidement aux attentes des investisseurs sur ce point mais aussi démontrer que la structure actuelle de l'entreprise permettra de créer de la valeur au cours des prochaines années. En Bourse, Philips vaut environ 23 milliards d'euros. Cela représente à peu près la somme des acquisitions réalisées entre 2005 et 2008 (10 milliards d'euros) et celles réalisées entre 1999 et 2001 (10 milliards également). Autant dire que la rentabilité de ces acquisitions n'est pas encore apparue. Cependant, elles ont permis de bien positionner Philips sur les métiers de l'éclairage. Sur ce point, Philips pourrait abandonner la pure production de LED et se concentrer sur le packaging et les systèmes d'éclairage à plus forte valeur ajoutée. De cette manière, il éviterait le phénomène de banalisation de la production qui devrait se manifester assez rapidement dans ce secteur. Pascal Boulard
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