Nicolas Hulot refuse l'héritage du Grenelle de l'environnement

Entre Nicolas Hulot et le Grenelle de l'environnement, la rupture est consommée. Le mot « Grenelle » n'a pas été prononcé une seule fois hier mercredi dans le discours du désormais candidat à l'élection présidentielle. Nicolas Hulot fut pourtant l'un des piliers essentiels du Grenelle dés la fin 2007, lorsque Nicolas Sarkozy en a défini les contours politiques. Le divorce n'est qu'à moitié surprenant tant les signes précurseurs se sont multipliés. Il y a exactement un an, Nicolas Hulot avait claqué la porte des comités de suivi, fâché de voir le gouvernement renoncer à faire émerger son projet de taxe carbone. Un retrait qui fît déborder un vase déjà bien rempli, notamment par les propos du chef de l'État au Salon de l'agriculture quelques jours auparavant, déclarant « l'écologie ça commence à bien faire... ». « J'ai pour ma part franchi un cap », a revendiqué mercredi le candidat de « l'écologie sociale ». Terminé en effet, le rôle de lobbyiste qu'il avait choisi de jouer par l'entremise de son pacte écologique, renonçant à franchir le pas de l'engagement politique que certains voulaient déjà le voir jouer dés 2007. L'absence de toute référence à ses engagements passés signifie-t-elle de la part de l'animateur, un reniement du Grenelle de l'environnement et plus largement une critique de la politique environnementale de la majorité ? « L'exigence écologique et sociale ne peut plus s'accommoder de quelques corrections à la marge ou de compromis politiciens », a lancé Nicolas Hulot. Et d'ajouter qu'à ses yeux, « le projet d'un nouveau modèle de développement est (...) incomptabile avec les politiques que le pouvoir en place et sa majorité développent en France ». Difficile de faire plus clair.Processus « insuffisant »En se défaisant de ses oripeaux « grenelliens », Nicolas Hulot s'inscrit clairement en opposant à Nicolas Sarkozy et à celui qui fut l'un de ses interlocuteurs privilégiés, l'ancien ministre du développement durable, Jean-Louis Borloo. En d'autres termes, il leur abandonne l'héritage du Grenelle dont il reconnaissait pourtant il n'y a pas si longtemps qu'il avait été certes un processus « insuffisant » mais néanmoins « très positif » et créant « un élan, une dynamique » alors que « jamais auparavant les questions environnementales n'avaient été aussi présentes, dans les discours et les actes aussi bien des politiques, des collectivités territoriales, que des acteurs économiques et sociaux et des citoyens ». Rémy J
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