Les épargnants espéraient un livret A à 1,75 % au 1er mai, ils devront a priori se contenter des 1,25 % servis depuis août 2009. Mardi, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a en effet recommandé à Christine Lagarde de ne pas appliquer le chiffre obtenu grâce à la formule de calcul. Cette dernière tient compte du niveau des taux (Euribor et Eonia), mais surtout de l'indice des prix hors tabac sur un an, augmenté de 0,25 point.Or, l'Insee a annoncé mardi une inflation annuelle de 1,5 %. Ce qui, mécaniquement, donnerait une rémunération annuelle de 1,75 % pour le livret A, le livret Bleu et le LDD (livret de développement durable). Et de 2,25 % pour le livret d'épargne populaire (LEP) dont le taux est indexé sur celui du livret A, majoré de 0,5 point.De son côté, Christian Noyer a estimé que la variation des indicateurs servant dans le calcul était insuffisante pour justifier une révision en mai. La prochaine modification n'interviendrait donc pas avant le mois d'août.Reste à savoir si d'ici jeudi 15, Christine Lagarde demandera une révision du taux. Elle peut aussi choisir de ne pas s'exprimer : la reconduction au 1er mai et au 1er novembre étant, par défaut, automatique. Presque toujours, la préconisation de la Banque de France a été respectée par le gouvernement. Sauf en janvier 2008, lorsque François Fillon était intervenu pour rehausser le taux de 3 % à 3,5 % alors que la Banque de France proposait 3,25 %.Mise en place en janvier 2008 pour éviter que le rendement du livret A ne soit le fruit d'une décision politique, la formule de calcul n'a plus été appliquée depuis février 2009. Sauf que, jusqu'ici, l'écart entre le taux théorique et le taux décidé par Bercy était en faveur des quelques 60 millions de détenteurs de ce livret défiscalisé.

latribune.fr

13 Avr 2010, 23:46

Partager :