« Il faut changer la gauche pour espérer pouvoir changer la France. » Comme d'habitude, Arnaud Montebourg, maître d'oeuvre de la rénovation du Parti socialiste, verse dans le lyrisme. Si le changement paraît difficile à mettre en oeuvre en ce qui concerne le cumul des mandats, l'horizon des primaires de désignation du candidat socialiste pour la présidentielle de 2012 s'éclaircit. Arnaud Montebourg, qui a présidé mardi la dernière réunion de la commission rénovation du PS, remettra son rapport final à la direction du PS à son retour d'un voyage en Algérie et au Niger. Le bureau national en débattra le 1er juin. Un conseil national aura lieu le 8 juin, avant un vote des militants le 24 juin et la convention nationale de ratification du samedi 3 juillet.Un an plus tard, le processus sera déjà bien engagé, si on en croit Arnaud Montebourg. S'il y a cinq candidats, le scrutin pourra se faire à deux tours pendant l'été 2011. S'ils sont plus nombreux, il y aura « une présélection » avant l'été et la compétition s'achèvera à la mi-octobre, six mois avant la présidentielle.modèle américainLes quelque 180.000 militants du PS ne seront plus les seuls à se prononcer. Pour participer à la « primaire ouverte et populaire », sur un modèle inspiré des consultations américaine ou italienne, il faudra « être inscrit sur les listes électorales, participer par une cotisation volontaire pour autofinancer les primaires et signer une déclaration de valeurs ». Évoluant sur un terrain encore marqué par les affrontements autour de la campagne de Ségolène Royal en 2007, Arnaud Montebourg a pris soin de rencontrer quasiment tous les présidentiables. « On va continuer à rapprocher les positions », explique-t-il. L'ancien premier secrétaire du PS, François Hollande, reste toutefois attaché à une primaire avant l'été 2011 pour donner le temps au candidat désigné de construire sa campagne face à Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État a précisé lundi qu'il ferait connaître sa décision sur une nouvelle candidature « quelque part à la fin de l'été, début de l'automne 2011 ».Les représentants de Ségolène Royal au sein de la commission Montebourg ont insisté de leur côté sur la transparence nécessaire du processus, après les accusations de fraudes lors du duel entre Martine Aubry et l'ancienne candidate de 2007 pour le poste de premier secrétaire du PS, en novembre 2008. Arnaud Montebourg a précisé qu'il y aurait « une autorité éthique, morale, qui veillera sur la bonne attitude des candidats à la primaire ». « Tout candidat qui entrera dans la primaire signera son ralliement au vainqueur », a-t-il souligné.La réaffirmation par Jean-Christophe Cambadélis de l'existence d'un pacte entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, les alliés du congrès de Reims, pour ne présenter qu'une candidature aux primaires n'est en tout cas pas de nature à rassurer les autres prétendants. Pour l'instant, la première secrétaire du PS et le directeur général du FMI font la course en tête dans les sondages. Hélène Fontanaud

latribune.fr

13 Avr 2010, 23:47

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