France TV Publicité : le baroud d'honneur de Patrick de Carolis

Le feuilleton de la privatisation de la régie de France Télévisions vient de connaître un nouvel épisode. Et peut être son épilogue. Au terme d'un débat intense en conseil d'administration mardi, Patrick de Carolis a obtenu l'adoption, par 10 voix contre 5, d'une résolution qui recommande « la suspension des négociations exclusives engagées en vue de la cession de la majorité du capital de sa filiale France Télévisions Publicité ».Aucune date butoir n'a donc été fixée pour la conclusion des discussions avec le tandem Publicis?Lov Group (Stéphane Courbit). Une négociation exclusive pour la reprise de 70 % du capital de la régie avait été engagée mi-février. Les cinq administrateurs représentants l'État ont tenté de défendre un simple report de la fin de la négociation au 30 octobre (au lieu du 30 juin), avec assurance de l'État d'avancer à fin septembre - au lieu de mai 2011 prévu par la loi -, la remise d'un rapport au Parlement sur l'impact de la suppression de la publicité après 20 heures. Calendrier trop serré pour les parlementaires présents au conseil. La cession de la régie publicitaire, avant tout débat au Parlement sur un maintien de la publicité en journée, interdirait en effet d'en reconsidérer les modalités. L'accord de négociation avec Lov-Publicis prévoyait pourtant un complément de prix en cas de maintien de la publicité en journée. Mais la résolution adoptée par le conseil ne s'en satisfait pas. Car dans ce cas, France Télévisions pourrait avoir un intérêt stratégique à conserver le contrôle de sa régie. sujet politiquement sensibleL'entourage de Stéphane Courbit se dit « surpris et choqué » d'apprendre cette décision par voie de presse. Le dossier de la régie est devenu un sujet politiquement sensible, dans le contexte de la fin prochaine du mandat de Patrick de Carolis. De Christophe Girard (Mairie de Paris) au député PS Patrick Bloche, la gauche crie victoire après cet ajournement, tout comme la CGT de France Télévisions.L'état major de France Télévisions semblait avoir choisi en février l'offre Lov-Publicis sous la pression. Depuis, il n'a eu de cesse de retarder le processus. D'où la volonté de l'Élysée de lui forcer la main en annonçant dès ce mardi la nomination d'Alexandre Bompard, patron d'Europe 1, en remplacement de Patrick de Carolis. Un scénario que des fuites ont compromis. Carolis, pugnace devant son conseil, a marqué un point qui le conforte en fin de mandat. Rien ne dit pourtant que son successeur n'aura pas pour mission de relancer vite la vente à Lov?Publicis. Il faudrait toutefois convaincre le conseil de revenir sur son vote. n
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