L'économie française entame timidement l'exercice 2010

C'est une timide entrée en matière. Selon l'Insee, le PIB a progressé de 0,1 % seulement au premier trimestre. Un chiffre en dessous du 0,2 % anticipé par l'Insee et du 0,4 % attendu par la Banque de France. Dans l'entourage de Christine Lagarde, on souligne que cette performance est comparable à celle de nos voisins allemands (+ 0,2 %) et espagnols (+ 0,1 %). On constate aussi que le PIB progresse, depuis un an, à un rythme de 0,3 % en moyenne chaque trimestre.Commençons par les bonnes nouvelles. Le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance, avec 0,4 point de PIB, stimulé par le semblant de reprise observé dans la zone euro, et en petite partie par le dynamisme des pays émergents. L'autre bonne nouvelle réside dans le fait que cette contribution resterait dynamique, essentiellement grâce au repli de l'euro.Passons maintenant aux nouvelles moins heureuses. Marquée par la dégringolade des achats d'automobiles, la consommation des ménages est stable, en raison de la fin progressive de la prime à la casse. Le retour de l'inflation peut-il inciter les ménages à moins consommer ? Les économistes n'y croient pas. L'augmentation de 1,7 % de l'indice des prix à la consommation sur un an en avril s'explique surtout par la remontée des prix de l'énergie. Plus grave, l'investissement des entreprises recule pour le huitième trimestre consécutif (? 0,9 %). Certes, la dernière enquête de l'Insee prévoit une hausse de 6 % de la formation brute de capital fixe dans le secteur manufacturier cette année. Mais ce sera insuffisant pour compenser la chute de 23 % observée en 2009. AttentismeL'activité des administrations publiques mobilisées par le plan de relance compense-t-elle l'attentisme des ménages et des entreprises ? Pas vraiment. Leurs dépenses ont augmenté de seulement 0,1 %. Leurs investissements ont reculé de 1,2 %. « Où est le plan de relance? ? » s'interroge Mathilde Lemoine, chez HSBC France. « Il a suffi que le soutien public s'affaiblisse pour que la croissance s'effondre », constate Nicolas Bouzou, chez Asterès. Bien que peu amènes, ces chiffres n'inquiètent pas vraiment les économistes. Stimulée notamment par le repli de l'euro face au dollar, des conditions de crédit toujours attractives, une demande intérieure et extérieure raisonnablement soutenue, une reprise progressive est attendue au second semestre, permettant à la croissance de progresser à un rythme compris entre 1,3 % et 1,5 %. Le problème est ailleurs, selon les économistes interrogés par « La Tribune ». « Pour que l'activité accélère, il faudrait que les agents économiques aient une vision claire de leur avenir. Or, pour l'instant, la politique économique du gouvernement les laisse dans le flou. Résultat : l'attentisme des ménages et des entreprises devrait perdurer, et la croissance molle se prolonger au-delà de 2010 », redoute Mathilde Lemoine. Fabien Piliu
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