En Allemagne, la rigueur est annoncée, mais pas la méthode

Jusqu'à présent, en Allemagne, la rigueur, c'était surtout pour les autres. Pendant que le gouvernement fédéral exigeait la vertu budgétaire pour les pays du « Club Med », il creusait son déficit, qui devrait atteindre plus de 5 % du PIB cette année, soit plus de 120 milliards d'euros, et multipliait les cadeaux fiscaux (8,2 milliards d'euros le 1er janvier dernier) qui ont placé plusieurs communes dans une situation financière critique. À part de bonnes paroles, aucun plan concret de réduction des dépenses n'a été avancé. Pour satisfaire aux exigences constitutionnelles, il faudra pourtant réduire le seul déficit fédéral de 10 milliards par an de 2011 à 2016. Les contours des mesures qui seront prises sont encore très flous. Si elle a, lundi dernier, renoncé à de nouvelles baisses d'impôts, Angela Merkel a toujours affirmé qu'elle n'augmenterait jamais les taxes, notamment la TVA. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a affirmé, lui, que toutes les dépenses seront « examinées avec attention », mais il rencontre une vive résistance de la part de certains de ses collègues. Le gouvernement devrait annoncer ses intentions en juin, mais le débat est déjà vif entre ceux qui, au sein de la coalition, veulent faire des économies sur des domaines comme l'éducation, et ceux qui refusent d'aller aussi loin.Romaric Godin, à Francfort
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