Les distributeurs plaident leur cause avant la loi de modernisation agricole

La méthode fleure bon la défense avant l'attaque. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les intérêts des enseignes type Carrefour, Auchan et Casino, a dévoilé mercredi les résultats d'une étude sur l'évolution des marges des distributeurs et celle de leurs principaux fournisseurs. La date choisie n'a rien de fortuit : lundi prochain, Nicolas Sarkozy réunira distributeurs, agriculteurs et professionnels de l'agroalimentaire, à la veille du débat sur la loi de modernisation agricole. Le président de la République veut obtenir des distributeurs qu'ils compressent leurs marges sur les fruits et légumes lorsque leurs prix d'achat aux producteurs sont trop bas. La FCD est pour un prix plancher. Elle l'a déjà fait savoir en avril. Mais, manifestement, elle craint que, tout comme lors des discussions de la loi de modernisation de l'économie en 2008, les débats parlementaires virent de nouveau à la caricature. « Avec des fournisseurs soit disant apeurés parce que maltraités par des distributeurs tout puissants », s'agace Jérôme Bédier, président de la FCD.L'étude qu'elle a financée doit battre en brèche cette image d'Epinal. Réalisée sur dix ans par Alexandre Casas et Christelle Raux, deux anciens analystes financiers de chez Ixis Securities, spécialistes de la grande consommation, elle souligne l'habituel écart de marges entre un fabricant et un distributeur. Un Danone est toujours plus rentable qu'un Carrefour. Le premier dégage 15,3 % de marge d'exploitation en 2009, quand le second affiche 3,2 %. Tout cela est sans surprise.grand écartMais, souligne l'étude, l'écart entre les moyennes de marges des industriels et des ditributeurs français n'aura jamais été aussi prononcé (9,2 points en 2009, contre 5,1 en 2000) que sur les deux dernières années, soit depuis la réforme des marge-arrière. « On a souvent entendu dire que les distributeurs alimentaires français laminaient et écrasaient les industriels. On ne constate pas cette affirmation », relèvent ses auteurs. Un argument qui apporte de l'eau au moulin de Jérôme Bédier. Et explique autrement le désarroi des agriculteurs : par l'attitude toute puissant des industriels... J. G.
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