Complémentaires santé : les mutualistes ne se laisseront pas faire !

En 2013, plus d\'un Français sur deux est mutualiste. La Mutualité, matrice avant-gardiste de la Sécurité Sociale créée en 1945, est sans conteste la progression sociale la plus importante du XXème siècle en France. Toujours premier opérateur en complémentaire santé, l\'organisme fait mieux que survivre, avec près de 55% de personnes protégées. Son utilité économique et sociale est plébiscitée par des millions d\'adhérents qui se retrouvent dans les valeurs d\'humanisme, de solidarité et de proximité qu\'elle s\'attache à faire vivre depuis plus d\'un siècle sur la base du libre choix, conception fondamentale inscrite dans l\'ADN du mouvement mutualiste, constitutif de son originalité, de son projet et de ses combats.A l\'aune des débats parlementaires sur la loi de sécurisation professionnelle et de la réintroduction à marche forcée des clauses de désignation dans l\'article 1, les mutuelles, les salariés du courtage et des agents généraux se mobilisent depuis plusieurs semaines dans la rue pour défendre leur avenir mais, par-dessus tout, le libre choix de la complémentaire santé pour tous, enjeu de société. Un modèle de société de personnes économiquement et socialement viable, qui ne souffre pas d\'être à la merci d\'un diktat ministériel confiscatoire qui tourne le dos de manière éhontée et cynique aux principes de fonctionnement de la République.Une mesure qui ne fait pas l\'unanimitéCe mardi 14 mai, la discussion parlementaire entre dans sa dernière ligne droite avec un nouvel examen du texte au Sénat, le mot final revenant à l\'Assemblée Nationale. Force est de constater que la mobilisation des acteurs n\'est pas vaine, après le sursaut démocratique des Sénateurs du 17 avril dernier. Sursaut de courte durée, la commission mixte paritaire ayant réintroduit les clauses de désignation retirées 8 jours plus tôt. La mobilisation du 6 mai a rallié à la cause du libre choix de nombreux parlementaires, dont le Président socialiste de la Commission des lois à l\'Assemblée, Jean-Jacques Urvoas, qui a publiquement pris position pour le retrait de ces clauses, en rappelant qu\'elles ne figuraient pas dans le projet initial signé par les partenaires sociaux et qu\'elles étaient contreproductives pour l\'économie du secteur. Parmi les parlementaires et les experts du secteur, des voix de plus en plus nombreuses s\'élèvent aujourd\'hui pour dénoncer les effets délétères de ces clauses de désignation, si elles venaient à rester en l\'état : destruction significative d\'emplois, fragilisation économique pour les salariés, recul du dialogue social dans l\'entreprise, mise à mal de la solidarité nationale, concentration des risques au niveau des branches sur les assureurs désignés, contentieux en nombre qui ne manqueront pas de naître des conflits d\'intérêts entre des syndicats prescripteurs et gestionnaires...La solidarité contre les inégalitésLa conception mutualiste défendue sans équivoque depuis la fin du XIXème est celle de la liberté subsidiée, à savoir l\'engagement volontaire des cotisants, encouragé par l\'Etat. L\'attachement des mutualistes à une prévoyance libre et volontaire n\'est pas étranger à la force du modèle mutualiste : elle permet de mutualiser le risque et de faire jouer la solidarité intergénérationnelle, seul rempart aux inégalités qui ne cessent de croître dans notre pays.L\'offre renouvelée de quelque 650 mutuelles, dont plus de 300 petites et moyennes structures au plus près de l\'organisation économique et sociale de bassins de vie, permet aux salariés, mais aussi aux retraités, étudiants, chômeurs, intérimaires de bénéficier d\'une couverture sociale complémentaire librement choisie, adaptée à leurs besoins.  Les mutualistes et les intermédiaires du secteur ne resteront pas inactifs face à ce recul social, aux atteintes graves portées à la solidarité née de la sécurité sociale. Elles iront jusqu\'au bout pour faire triompher, à l\'instar des déclarations du Président Hollande au congrès de la Mutualité de Nice en octobre 2012, l\'intérêt général et créer les conditions d\'une réelle complémentaire santé pour tous. Jean-Louis SPAN est Président de l\'Association Diversité et Proximité Mutualiste,  2ème force mutualiste de France, représentant les petites et moyennes mutuelles 
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