L'euro en route pour retrouver son cours historique moyen

L'euro a accéléré sa reculade jeudi face à toutes les grandes monnaies, les acteurs du marché des changes s'inquiétant de l'incidence des plans d'austérité sur la croissance déjà anémique de la zone euro. Le PIB n'est ressorti qu'en très molle progression de 0,2 % au premier trimestre. Des préoccupations qui ont pris temporairement le pas sur le plan historique lancé le week-end dernier par l'Union européenne et le FMI, avec l'appoint des rachats de titres de dette souveraine des états membres de la zone euro par la Banque centrale européenne. La monnaie unique des Seize, qui seront bientôt dix-sept avec l'accueil de l'Estonie début 2011, a pulvérisé hier un nouveau record de faiblesse face au franc suisse. Monnaie refuge en temps de crise, le dernier franc qui subsiste sur le marché (avec le CFA) a franchi le cap de 1,40 pour 1 euro dans les transactions des plates-formes électroniques. Face au dollar, l'euro est venu tutoyer le point bas de quatorze mois touché le 6 mai, à 1,2530, retombant sous le seuil de 1,26 pour la première fois depuis l'annonce du plan. Désormais, pour les investisseurs, l'euro n'est plus seulement le nouveau deutsche mark ; c'est aussi la nouvelle drachme ou l'escudo nouveau, tandis que le dollar conserve contre vents et marées son statut de monnaie de référence mondiale, un moment contesté par la Chine. rebond solideLe billet vert est en outre la monnaie d'un pays dont la reprise économique « est forte et peu volatile, sans scénario de rechute, surtout après la publication des indicateurs d'emploi », attestant du retour à d'abondantes créations de nouveaux postes de travail, selon Christian Parisot, économiste d'Aurel BGC. Du moins jusqu'en 2011, époque à laquelle les états-Unis devront eux aussi s'attaquer de front à leur déficit public abyssal, au risque de se retrouver confrontés à une crise de même nature que celle que connaît aujourd'hui le Vieux Continent. Les élections de mi-mandat en novembre prochain leur interdisent d'aborder le problème de front dès cette année mais le retour de la croissance devrait leur faciliter la tâche.Dans ces conditions, l'euro pourrait se diriger vers son cours historique moyen. C'est une surprise et non des moindres : l'addition des moyennes annuelles de la parité euro-dollar divisée par ses onze ans d'existence, (sans omettre les quatre mois et demi de 2010), s'établit à 1,18. C'est très précisément le cours inaugural de la monnaie unique, en janvier 1999 qui, à l'époque, avait été salué comme optimal. Nul doute qu'aujourd'hui encore, il ferait l'unanimité, pourvu que sa descente vers ce cours phare s'effectue de façon ordonnée et progressive et non de manière vengeresse de la part des intervenants du marché.
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