Les syndicats se préparent à l'affrontement

Dix jours pour convaincre les Français de descendre dans la rue contre un projet « injuste ». Échaudées de ne pas avoir été entendues par l'exécutif, les six organisations membres de l'intersyndicale sont bien décidées à montrer que rien n'est encore joué en mobilisant fortement le 24 juin prochain.La date est connue depuis plusieurs jours déjà, mais les représentants de la CGT, de la CFDT, de la FSU, de l'Unsa, de Solidaires et de la CFTC se retrouvent ce lundi matin pour préciser les modalités de la mobilisation - vraisemblablement appels à la grève et manifestations - et affiner les mots d'ordre. Une seconde réunion de l'intersyndicale devrait intervenir mercredi ou jeudi à la suite de la divulgation par l'exécutif de son projet précis. « Nous allons proposer ce principe d'une nouvelle rencontre très rapidement. Car, même si chaque organisation réagira en fonction de sa sensibilité, il est important que l'intersyndicale puisse aussi faire une déclaration commune », précise Jean Grosset, de l'Unsa. L'intransigeance affichée jusque-là par le gouvernement devrait faciliter l'élaboration d'un argumentaire collectif. Au rejet du recul de l'âge légal de départ au-delà de 60 ans, s'ajoutent désormais des exigences sur la pénibilité et le refus de la hausse des cotisations retraite des fonctionnaires en l'absence de compensation salariale.mobilisation du 24 juinForts de ces trois éléments, les syndicats espèrent dépasser la journée d'action du 27 mai dernier qui avait drainé entre 395.000 (selon la police) et un million (selon la CGT) de personnes dans les rues. Il y a urgence tant le calendrier s'accélère. Déjà, quelle qu'en soit l'ampleur, la mobilisation du 24 juin n'aura pas d'impact direct sur le texte gouvernemental. À cette date, transmis au Conseil d'État et soumis au Conseil supérieur de la fonction publique et à la Caisse nationale d'assurance vieillesse, le projet de loi ne pourra plus être modifié avant son passage au Parlement en septembre. Mais des cortèges fournis fin juin prépareraient dans de bonnes conditions une relance de la mobilisation à la rentrée.Deux difficultés subsistent. La première réside dans le positionnement de la CFDT. Ces derniers jours, François Chérèque a dit et redit son opposition au projet gouvernemental. Jeudi, il a affiché son entente parfaite avec Bernard Thibault invité au congrès de la CFDT. Mais en faisant acter par ses militants le principe d'un allongement de la durée de cotisation, même sous conditions, et en se déclarant prêt à approuver des mesures qui atténueraient les effets négatifs de la réforme, François Chérèque a pris le risque d'être instrumentalisé par l'exécutif. Autre élément qui ne manquera pas d'être utilisé par le gouvernement pour affaiblir les syndicats, l'organisation par FO d'une journée de grève demain mardi. Dix jours avant les autres... et avec une participation qui risque d'être très limitée. Agnès Laurent
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