Fillon met en avant l'effort budgétaire à venir

Comment prendre en compte la pression internationale des marchés financiers, envoyer les messages nécessaires, sans rien changer au programme initial. Telle semble être l'équation que cherche à résoudre François Fillon. A la veille de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Berlin, alors qu'il est de bon ton de mettre en parallèle les efforts drastiques de réduction du déficit public décidés en Allemagne, en regard de la faiblesse du plan français, le Premier ministre a voulu, samedi, à l'occasion d'un discours devant de nouveaux adhérents de l'UMP, marquer les esprits, en mettant en avant des chiffres chocs. La France va réduire son déficit de 100 milliards d'euros d'ici à 2013, a-t-il lancé, rappelant la marche à franchir pour passer d'un déficit représentant 8 % du PIB cette année à 3 % dans trois ans.assainissementComment parvenir à un tel assainissement ? Après avoir évoqué 100 milliards d'euros d'économies, le chef du gouvernement a précisé sa pensée. Il s'agit de « 100 milliards que nous allons trouver pour moitié dans des réductions de dépenses et pour moitié dans des augmentations de recettes », a expliqué François Fillon. Pour ce qui concerne les augmentations de recettes, le Premier ministre table sur « 35 milliards de rattrapage, après la crise, des pertes de recettes conjoncturelles ». Et les 15 autres milliards « correspondront à la fin des mesures que nous avons prises pour relancer l'économie et qui n'ont naturellement pas vocation à durer au-delà de cette période de relance ». Les réductions de dépenses se répartiront ainsi : « 45 milliards en réduisant la dépense publique, 5 milliards sur la réduction des niches fiscales ». En réalité, la réduction des niches fiscales s'apparente plus à une augmentation des recettes. Pour les contribuables qui perdront un avantage fiscal, il s'agira bien de payer plus d'impôts...Et, s'agissant des dépenses, le chiffre de 45 milliards cité par François Fillon correspond en fait à celui du programme de stabilité, transmis à Bruxelles en janvier. Il ne s'agit pas, en réalité, de 45 milliards de coupes claires dans les crédits publics, mais de 45 milliards d'économies par rapport à l'évolution tendancielle des dépenses... La dépense publique continuera d'augmenter au cours des années à venir... Le gel des crédits, souvent évoqué, ne concerne que ceux de l'Etat, hors charge de la dette et pensions des fonctionnaires. François Fillon n'a donc pas annoncé d'inflexion de la politique économique et budgétaire, mais voulu présenter de manière toujours plus rigoriste son plan défini au début de l'année. n
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