Bruxelles, une capitale délaissée dans un pays divisé

Véritable patchwork politico-administratif de 19 communes, la région de Bruxelles Capitale, abrite 1 million d'habitants. Chaque jour, environ 700.000 personnes y travaillent mais la moitié n'y réside pas ! Une bonne partie de ces « navetteurs » payent l'impôt sur le revenu dans les communes périphériques de Flandre. L'hebdomadaire « Trends » a chiffré à 16 milliards d'euros ce « cadeau » de Bruxelles à la région flamande. Quant à la Wallonie, elle bénéficie aussi de transferts nets de la capitale, selon la Banque nationale de Belgique. « La Belgique est un pays pauvre peuplé de gens riches », aimait à dire un ancien patron de KBC. Que dire alors de sa capitale ? Le revenu moyen par habitant y est le double du pays, qui lui-même se situe au niveau de l'Allemagne, nettement devant la France, bien que le chômage y soit endémique (20 %). Le Royaume d'Albert II tient à son statut de paradis fiscal pour les hauts revenus. Tant pis pour les caisses de la région capitale ! Transports publics indigentsBruxelles n'est pas à un paradoxe près. Elle est en même temps le siège des institutions européennes et un noeud de réseaux islamistes en Europe, une ville dont les jeunes parents apprécient la verdure et le calme et la capitale européenne des cambriolages. La piètre qualité de ses services, à commencer par des transports publics indigents, lui interdit de rivaliser avec les grandes capitales européennes comme Berlin, Londres ou Paris. Mais elle dispose d'une offre de covoiturage les plus en pointe du continent. Ses problèmes de financement endémiques pourraient toutefois s'aggraver. Le 1er juin, Standard & Poors a revu à la baisse sa perspective de notation pour la dette municipale.Bart de Wever, le leader de la N-VA indépendantiste, propose de supprimer la région Bruxelles capitale et de faire de celle-ci une simple municipalité... en Flandre. Étrange idée pour une ville anglophone et francophone à 90 %, dont 30 % des habitants ne sont pas belges. Quand partout dans le monde les capitales s'étendent et tentent d'intégrer leur périphérie, les Belges discutent de rétrécir la sienne. Il ne fait décidément pas bon être l'objet de la convoitise jalouse des francophones et des flamands. Florence Autret, à Bruxelle
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