Israël s'interroge sur les conséquences économiques d'une guerre avec l'Iran

L\'économie israélienne se prépare à une possible guerre contre l\'Iran qui risque de tomber au plus mauvais moment. Après des années de croissance, elle subit ces derniers mois un sérieux coup de frein du à la crise de l\'Euro. Mais une offensive contre les installations nucléaires iraniennes, présentée ces derniers jours comme imminente par les médias israéliens, constituerait une menace bien plus grave. La Banque centrale prête à payerPour tenter de calmer ses inquiétude, Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d\'Israël est sorti de sa réserve habituelle. « Une attaque contre l\'Iran aurait de sérieuses répercutions mais nous sommes préparés à faire face», a assuré cet ancien numéro deux du FMI. « La responsabilité suprême de tout pays est d\'assurer la sécurité de ses concitoyens. S\'il faut trouver de l\'argent et dépenser davantage pour la défense, nous le ferons, et nous en paierons le prix », a prévenu le gouverneur.Procédures d\'urgence et matelas de devisesLa banque centrale a donné l\'exemple. Elle a presque triplé en quatre ans son matelas de devises étrangères qui culmine actuellement à 76 milliards de dollars. Un énorme pactole destiné à rassurer les fournisseurs étrangers et financer les importations notamment d\'armes. Autre point positif : le poids de la dette publique à l\'étranger est relativement faible : 26,5 milliards dont près 12 milliards sont couverts par des garanties du Trésor américain et 4 milliards placés sous formes d\'obligations auprès de sympathisants de l\'Etat hébreu. Du côté du patronat, on affiche également une certaine confiance. « Pour le moment les malheurs de l\'Euro et les risques de récessions nous inquiètent plus que la guerre », confie un membre de l\'Association des Industriels . Selon lui, le pays s\'est « organisé pour affronter le pire ». Les entreprises sont obligées de procéder régulièrement à des tests de leur système de sécurité et de leur procédures d\'urgence . Les banques et les compagnies d\'assurance se sont dotées de systèmes informatiques alternatifs pour parer à une attaque iranienne. Une procédure d\'urgence est également prévue pour la bourse de Tel Aviv afin de limiter une chute trop brutale des cours.Risques importants pour l\'économieToutes ces précautions ne suffisent toutefois pas à rassurer totalement au cas où des dizaines de missiles tirés par l\'Iran en guise de représailles s\'abattent sur Israël. L\'énorme budget de la défense ne manquerait d\'enfler à des niveaux records ce qui contraindrait le gouvernement à procéder à de nouvelles coupes claires dans les budgets sociaux, sans compter une chute brutale du tourisme alors que 2012 s\'annonçait comme une année record. Les chefs d\'entreprises dépendants de livraisons de l\'étranger redoutent que les compagnies de transports maritimes étrangères refusent de s\'approcher des côtes israéliennes . Or plus de 90% du commerce extérieur israélien passe par la mer. Bref, Benjamin Netanyahu en se lançant dans une aventure militaire prendrait le risque de remettre en cause un bilan économique jusqu\'à présent plutôt flatteur...
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