Quatre jours après la faillite de Lehman Brothers, la britannique Barclays avait racheté à prix cassé toutes ses activités américaines. Quelques jours plus tard, la japonaise Nomura se contentait de mettre la main sur la majeure partie des activités européennes et asiatiques de l'ex-fleuron de Wall Street. Barclays a repris environ 10.000 salariés et Nomura 2.000 en Europe et 3.000 en Asie. Quelque 10.000 personnes ont été laissées sur le carreau. Un an après, l'ex-Lehman Brothers n'a pas profité à ses deux héritiers de la même manière. Barclays a incontestablement fait un coup de maître en rachetant le c?ur et la richesse de la banque. D'un seul coup, elle est entrée de plain-pied dans le cercle très fermé des banques de Wall Street, difficilement accessible aux étrangers. Barclays a notamment récupéré les activités de marché actions, une des plus belles franchises du monde. Ses dirigeants, en premier lieu Bob Diamond, ont réalisé leur rêve en transformant la banque en une véritable banque d'investissement. Ses revenus ont progressé de 37 % au premier semestre grâce à l'acquisition de Lehman Brothers aux États-Unis.Différence culturelleLa situation est moins évidente pour Nomura. L'Europe et l'Asie ne représentaient pas le moteur de rentabilité de Lehman Brothers. De plus, Nomura a repris les activités de marché actions et la banque d'affaires, sans les activités de taux qui marchent pourtant très bien cette année. Si ses résultats ont bénéficié de cette opération, les analystes restent peu convaincus. Ils estiment que la différence de culture entre les anciens de Lehman Brothers à Londres et les Japonais est trop profonde pour que la greffe prenne. Les plus sceptiques s'attendent à des vagues de départs dès l'an prochain. Nomura avait garanti aux plus hauts dirigeants de Lehman des salaires pendant un ou deux ans. La première vague pourrait bientôt débuter. M. Pe.

latribune.fr

14 Sept 2009, 1:37

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