Le moteur à combustion a de beaux jours devant lui

La voiture tout électrique représentera 3 % du marché mondial en 2025, soit 3,2 millions de véhicules, tandis que la combustion thermique classique équipera encore 84 % du parc mondial. C'est ce qu'annonce l'étude e-Mobility publiée aujourd'hui par le cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman, à quelques jours du Salon automobile de Francfort. Selon les auteurs, les handicaps actuels de cette technologie ? un surcoût qui peut atteindre 20.000 euros et une autonomie limitée ? ne seront pas résolus d'ici là dans des proportions permettant d'espérer une part de marché plus importante. En outre, de nombreuses inconnues demeurent, quant aux attentes des consommateurs, aux modèles de véhicules qui seront proposés, aux acteurs qui entreront dans le jeu et aux meilleurs modèles économiques.Le consommateur n'est aujourd'hui prêt à aucune concession sur l'usage, le confort ou la sécurité. Ni à payer plus cher, hormis 14 % des personnes interrogées prêtes à faire un effort, de 2.200 euros maximum. L'étude affirme que l'utilisation quotidienne d'un véhicule électrique ne devra entraîner aucun surcoût. Or, en 2025, le tout-électrique devrait encore coûter 60 % de plus que le véhicule à combustion classique, même si, sur l'ensemble du cycle de vie, son coût total pourrait être inférieur d'environ 10 %. coût des batteriesSon succès dépendra donc non seulement de la baisse du coût des batteries (grâce à l'effet volume et aux progrès technologiques), mais aussi de l'évolution des prix du pétrole. Sans oublier le rôle des pouvoirs publics, qui peuvent en subventionner l'achat, lui réserver l'usage des couloirs de bus ou l'accès à certains parkings, réglementer plus strictement les émissions de CO2, taxer fortement les véhicules polluants et leur interdire les centres-villes.Pour l'heure, outre la traditionnelle intégration verticale entre constructeurs et fournisseurs, on assiste à une vague de partenariats horizontaux. Pour être en mesure de proposer des « solutions de mobilité électrique » complètes, les constructeurs s'intéressent à des acteurs hors de l'automobile, comme les énergéticiens ou les leaders de l'électronique grand public, amenés à jouer un rôle majeur dans la généralisation du véhicule électrique.« L'avantage d'aller vite, souligne à ce sujet Rémi Cornubert, directeur en charge de l'automobile au bureau de Paris chez Oliver Wyman, c'est de pouvoir choisir ses partenaires. » Toute la difficulté pour les constructeurs traditionnels consiste à choisir le bon calendrier et à bien doser leurs investissements dans l'électrique tout en poursuivant leurs efforts pour améliorer les performances des moteurs thermiques, « qui pourraient encore gagner 20 % », selon Rémi Cornubert. n (Lire également en page 19)
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.