Standard Chartered va lever 3,7 milliards d'euros

Prenant tout le monde par surprise, Standard Chartered a annoncé mercredi une augmentation de capital de 3,3 milliards de livres (3,7 milliards d'euros). L'objectif est double?: financer la croissance organique de la banque, et préempter l'effet à venir de Bâle III, la nouvelle réglementation qui va forcer les banques à augmenter leurs fonds propres.Les nouvelles actions seront émises à 1,28 livre, soit un rabais de 33 % par rapport au prix en Bourse mardi. Temasek, le fonds souverain singapourien qui possède 19 % de la banque, va participer à l'augmentation de capital. L'opération devrait être bouclée le 11 novembre.« Il se s'agit pas de boucher un trou noir dans notre bilan », précise Peter Sands, son directeur général. La banque britannique, qui tire l'essentiel de ses revenus d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient, présente un bilan relativement sain?: son ratio de capital dit « core tier 1 » (les fonds propres les plus solides) s'élevait en juin à 9 %, nettement au-dessus de la limite de 7 % imposée par Bâle III. De plus, la banque engrange les bénéfices?: sur les neuf premiers mois de l'année, elle a réalisé « des revenus et des bénéfices records », selon son annonce de mercredi.La banque n'a donc pas un besoin urgent de financement, d'autant que Bâle III ne rentrera en vigueur... qu'en 2019. « Standard Chartered aurait été parfaitement capable d'atteindre le ratio de capital minimum de 7 % en utilisant uniquement ses propres bénéfices », estime Andrew Lim, analyste à Matrix Group, une banque d'investissement privée.Acquisitions en vue ? Peter Sands réplique que l'incertitude réglementaire est trop importante. En particulier, il pense que les régulateurs vont accélérer la mise en place de Bâle III. De plus, il souligne que les nouvelles méthodes de calcul des fonds propre de Bâle III font automatiquement baisser son ratio « core tier 1 » de 1 %. L'augmentation de capital, qui fera augmenter le ratio de 2 %, lui permettra d'atteindre simplement 10 %.Enfin, il présente l'augmentation de capital comme une façon de ne pas brider sa croissance. « Nous avons le choix?: continuer à grandir à la même vitesse ou sacrifier notre croissance pour absorber les nouvelles exigences de capital », explique Peter Sands. Il insiste sur le fait qu'il s'agira de croissance organique.Néanmoins, son explication ne convainc pas tout le monde et plusieurs analystes se demandent si Standard Chartered n'aurait pas l'intention de se lancer dans des acquisitions. « Nous ne serions pas surpris de voir des acquisitions compléter la croissance organique », juge Marco Troiano, analyste à S&P Equity Research.
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