Le découplage de l'Asie refait surface

Marchés émergentsOn la croyait illusoire. Et pourtant, elle refait surface. La thèse du « découplage » entre les économies émergentes, notamment asiatiques, et leurs pairs développés, très en vogue avant la crise, puis discréditée après la chute globale des marchés, est de nouveau très sérieusement évoquée. Les experts convergent tous sur ce point : l'Asie émergente a mieux résisté à la crise, et ce, en partie grâce aux mesures fiscales et monétaires qu'elle avait été contrainte de mettre en place lors de la crise régionale de 1997. Mais surtout, et c'est le résultat d'une étude Reuters, publiée hier, « sa reprise plus vigoureuse qu'attendue au cours des derniers mois devrait se confirmer, alors que les perspectives sont plus moroses pour de nombreuses économies occidentales ». Conclusion, si l'Asie n'a pas échappé à la récession mondiale, elle est aujourd'hui en bien meilleure position que les pays développés pour passer outre. En ce sens, le « découplage » qui aurait fait défaut au plus fort de la crise est désormais bien réel. Sans compter que l'Asie creuse également l'écart du point de vue des marchés financiers. Depuis le début de l'année, l'indice MSCI All Country Far East ex Japan progresse de l'ordre de 60 %, contre 20 % environ pour les marchés développés. Une différence qui s'établit d'ailleurs sur une période plus longue ; sur les trois années précédentes, ce même indice gagne plus de 26 %.nouvelle tendanceEn outre, une nouvelle tendance se dessine. « La part des investisseurs locaux dans les flux de capitaux est en forte progression », explique Catherine Yeung, directrice des investissements, actions Asie-Pacifique, chez Fidelity. « Depuis janvier 2009, on assiste à une forte hausse des volumes de transactions et des opérations boursières : à fin juin, le montant des opérations boursières dépasse celui de toute l'année 2008 avec un total de près de 112 milliards de dollars. En parallèle, les volumes moyens échangés quotidiennement en Asie hors Japon ont doublé pour atteindre plus de 30 milliards de dollars, un scénario qui diffère très nettement de celui que connaît Wall Street. »Un bémol cependant, des changements sont en cours mais ils restent encore à leur tout début. « S'il y a beaucoup d'épargne en Asie et qu'elle s'investit plus dans les marchés locaux ? les investisseurs domestiques contrairement aux étrangers n'ont pas vendu pendant la crise ?, la grande majorité des flux entrants restent étrangers », constate Sébastien Djaoui, gérant chez Nomura. À l'origine des sorties nettes ? 80 milliards de dollars ? l'an dernier, les investisseurs internationaux sont également responsables des 60 milliards qui sont revenus sur les marchés d'Asie émergente cette année.
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