Action logement entend obtenir une visibilité sur ses moyens

Action logement, l'ancien 1% logement qui a pour vocation d'aider les salariés à se loger, poursuit sa refonte alors que les affaires à répétition avaient affecté sa crédibilité. La réorganisation du réseau des collecteurs du 1 % (les CIL), qui ont été ramenés de 109 à 22 afin d'assurer une meilleure gouvernance, est presque achevée ? 30 millions d'euros d'économies étant escomptées à terme. Pour mettre fin aux pratiques de rémunération abusives de certains CIL, Action logement a défini avec le cabinet Hay Group une fourchette de rémunération pour les dirigeants des CIL (de 72.000 à 110.000 euros bruts par an et jusqu'à 140.000 à 210.000 euros bruts), mais il n'a en la matière qu'un pouvoir de recommandation, et non de directive. Enfin, Action logement « prend toutes les dispositions, y compris judiciaires, pour solder les errements passés », assure son président, Jérôme Bédier. Un dépôt de plainte est ainsi envisagé contre un ancien dirigeant d'un CIL qui perçoit une retraite chapeau élevée.En ce qui concerne ses ressources, Action logement, qui a été contraint d'apporter sur 2009-2011, 850 millions d'euros par an pour suppléer l'Etat défaillant dans le financement de l'Agence nationale de l'habitat et de l'Agence nationale de rénovation urbaine, indique que cette ponction, qui s'est ajoutée à une baisse de 300 millions d'euros des « retours » financiers générés par les prêts qu'il accorde, a fragilisé la situation des CIL au point que 5 sur les 22 prévoient d'être en déficit comptable en 2010 et que plus d'une quinzaine pourraient l'être en 2011. Au-delà, alors que jusqu'en 2008, Action logement engrangeait 4,4 milliards d'euros, dont 2,7 milliards au titre des remboursements de prêts, ses ressources vont tomber à 3,6 milliards en 2011, dont 1,9 milliard au titre des remboursements de prêts. Aussi, Action Logement entend rééquilibrer la répartition dans ses emplois entre les subventions qui assèchent sa trésorerie et les prêts qui génèrent à l'inverse des remboursements, afin de ramener lesdites subventions à moins d'un milliard d'euros par an de manière à ce qu'elles ne représentent que 25 % du total. points de friction« Action logement ne peut être rançonné en permanence et est à présent au taquet », martèle Jérôme Bedier, sachant qu'Action logement entend ouvrir début 2011 les négociations concernant sa nouvelle convention triennale 2012-2014. A cet égard, continuer à financer l'Anah, qui n'a permis au 1 % de réserver qu'un nombre dérisoire de logements, peut sembler contestable. Au final, Jérôme Bedier prévient que si les négociations avec l'Etat n'aboutissaient pas et que le gouvernement voulait prendre le contrôle du mouvement, « les partenaires sociaux se retireront ». Les points de friction risquent de surgir davantage avec Bercy qu'avec le secrétariat d'Etat au Logement qui a bien conscience qu'une nouvelle ponction reviendrait à tuer l'ancien 1 %. Sophie Sanchez
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