Retraites : les syndicats jouent leur va-tout dans les manifestations

Un temps redoutée, la perspective d'une radicalisation du conflit autour de la réforme des retraites s'est largement éloignée mercredi. Le mouvement de grève était, en effet, en net repli dans la plupart des secteurs. Si le mouvement s'est poursuivi dans les terminaux pétroliers et les raffineries (lire page 18) et si des assemblées générales ont décidé ici ou là de la reconduction des arrêts de travail, les taux de grévistes étaient en forte baisse. A la RATP, la direction a pointé 8 % de grévistes, contre 17 % mardi. A la SNCF, la mobilisation a également reflué, avec 24 à 35 % d'agents en arrêt de travail selon les sources, soit 15 points de moins que la veille. Les taux de grévistes étaient respectivement de 1,14 % et 4 % chez France Telecom et à La Poste. Un répit de 72 heuresCe reflux permet à l'Elysée de souffler après la mobilisation de mardi qui attestait d'un niveau de mécontentement toujours très élevé avec ses 3,5 milllions de manifestants selon les syndicats (1,2 selon la police). Profitant du répit de 72 heures avant la prochaine grande manifestation samedi, le chef de l'Etat a redit, mercredi, sa détermination. Lors du Conseil des ministres, puis à l'occasion d'un déjeuner avec les députés Nouveau Centre, Nicolas Sarkozy a précisé qu'il n'était pas possible d'« aller plus loin » dans les concessions, après les gestes de la semaine dernière en faveur des mères de famille et des parents d'enfants handicapés. Pour autant, la partie n'est pas jouée. Car les organisations syndicales sont bien décidées à accélérer le rythme des mobilisations. Déjà, dans certaines villes comme Roanne ou Toulouse, les intersyndicales ont lancé des appels à manifester dès ce jeudi. Alors que l'effervescence était largement retombée dans les lycées mercredi, l'Union nationale lycéenne appelle aussi à des rassemblements et des manifestations. Surtout au niveau interprofessionnel, les syndicats, qui se retrouvent ce jeudi après-midi au siège de la CFDT, réfléchissent à une nouvelle journée de protestation en début de semaine prochaine. Difficile, en effet, de ne pas offrir de perspectives au-delà de samedi aux manifestants alors que les cortèges prennent de l'ampleur. « Je me vois mal leur dire : ?C'est fini. On n'a rien obtenu mais rentrez à la maison !? », souligne un responsable syndical. L'intersyndicale devrait donc maintenir la pression au moins jusqu'à la fin de l'examen du projet de loi au Sénat. Compte tenu du retard pris sur les articles 5 et 6 sur les bornes d'âge de 62 et 67 ans, les débats prévus pour s'achever ce week end devraient se prolonger jusqu'à mercredi, a indiqué Gérard Longuet mercredi soir à la sortie de la Conférence des présidents qui fixe l'ordre du jourt du Sénat.
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