L'excédent commercial chinois alimente la polémique

L'excédent commercial chinois moindre que prévu est-il le signe de nouveaux équilibres dans le commerce international ? Rien n'est moins sûr. Car si au mois de septembre il s'est affiché à 16,9 milliards de dollars (12,1 milliards d'euros), inférieur à celui d'août (20 milliards de dollars), il s'inscrit en cumulé pour le troisième trimestre à 65,6 milliards de dollars. Soit le montant le plus élevé depuis le dernier trimestre 2008, selon les données officielles publiées mercredi à Pékin. Conjuguée à l'annonce d'un volume de réserves de changes chinoises en hausse, atteignant désormais 2.648 milliards de dollars, soit l'équivalent du Produit Intérieur Brut (PIB) annuel français (voir page 26), cette bonne tenue de l'export chinois devrait valoir à l'exécutif de Pékin de nouveaux appels à réévaluer sa monnaie, le yuan, face au dollar ou à l'euro afin de rendre les produits américains ou européens plus compétitifs sur les marchés mondiaux. Mercredi, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, appelait d'ailleurs la Chine et la Corée du Sud à ne pas manipuler leurs monnaies pour maintenir leur compétitivité au détriment des autres pays et plaidait pour un règlement concerté dans le cadre du G20.Niveau recordEn effet, ce tassement du surplus commercial de l'ex-Empire du milieu ne milite pas pour une franche réévalution du yuan pour Pékin. « Cet excédent mensuel est le plus faible en cinq mois, car le niveau des importations affiche un plus haut mensuel, avec des achats de pétrole brut qui repartent à nouveau à la hausse », explique Steve Barrow, économiste chez Standard Bank. Comme pour les exportations, qui ont progressé en septembre de 25,1 % sur un an, alors qu'elles avaient bondi de 34,4 % en août, les importations ont augmenté de 24,1 % sur un an, nettement moins rapidement qu'au mois d'août (35,5 %). Mais en progressant de 7,4 % entre août et septembre, elles atteignent le niveau record de 128,11 milliards de dollars (91,8 milliards d'euros). Ce sont surtout les achats de matières premières qui ont largement pesé, signe que le premier exportateur mondial alimente avec elles son appareil productif. Ainsi le mois dernier, la Chine a importé 23,9 millions de tonnes de pétrole brut contre près de 21 millions de tonnes en août, pour alimenter ses raffineries et la demande en essence et autres produits dérivés. De même, les importations de minerai de fer - l'élément de base de la production d'acier - en provenance du Brésil et de l'Australie ont bondi de 18 % pour alimenter les fours de la première sidérurgie du monde.Voir aussi page 26
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