Un géant de la téléphonie mobile se lève sur le continent eurasiatique

TélécomsLongtemps à couteaux tirés à propos de la stratégie de l'opérateur mobile russe MegaFon, dont ils partagent le contrôle respectivement à hauteur de 44 % et 25 %, TeliaSonera et Altimo ont annoncé hier avoir trouvé un terrain d'accord. Surtout, l'opérateur télécoms suédo-finlandais et le holding russe ont décidé d'attaquer la concurrence bras dessus, bras dessous. Car les intérêts des deux groupes vont bien au-delà de Megafon : ils ont 37 % et 5 % de l'opérateur mobile turc Turkcell et sont tous deux en pourparlers avec le turc Cukurova Group pour racheter un 13,8 % supplémentaires dans le numéro un turc du mobile.Pour l'heure, Altimo commence déjà à peser lourd dans la région. Hormis MegaFon et Turkcell, le holding détient également 44 % et 43,5 % des opérateurs mobiles russe Vimpelcom et ukrainien KievStar. Selon la banque d'investissement Veles Kapital, la valorisation additionnée des 4 opérateurs mobiles pèse 55 milliards de dollars, soit la 3e position en Europe derrière Vodafone et France Télécome;lécom (et devant Deutsche Telekom). Ce sont aussi 170 millions d'abonnés à travers l'ex-URSS, la Turquie, la Géorgie et jusqu'au Cambodge.discussion au kremlinUn autre groupe russe, AF Telecom (contrôlé par le milliardaire Alisher Ousmanov), a été invité à joindre ses 31 % de MegaFon dans la nouvelle alliance TeliaSonera/Altimo. Car avant de signer avec TeliaSonera, le principal actionnaire du groupe russe Altimo, Mikhaïl Friedman, a pris soin comme il est de mise pour toute grosse opération avec des étrangers de se rendre au Kremlin pour « en discuter » avec le président Dmitri Medvedev, et « consulter » le Premier ministre, Vladimir Poutine. Alisher Ousmanov ne voit pas la chose d'un bon ?il, car un communiqué d'AF Telecom publié hier indique « ne pas voir de synergie de cette fusion ni la perspective d'une croissance de la valorisation ». Le Kremlin, qui rêve d'avoir à domicile un puissant opérateur sur le continent eurasiatique, sortira peut-être des arguments pour convaincre Alisher Ousmanov.Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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