Florange : Lakshmi Mittal vante un "accord juste" et tacle Arnaud Montebourg

Assis de côté sur une table, sourire aux lèvres, Lakshmi Mittal a l\'air plutôt serein sur la photo qui illustre son interview du jour dans Le Figaro, prise dans les bureaux du groupe à Londres. Alors que la direction d\'ArcelorMittal doit s\'exprimer aujourd\'hui sur les engagements pris auprès du gouvernement concernant l\'avenir du site sidérurgique de Florange, le PDG du géant de l\'acier s\'est d\'ores et déjà montré très satisfait de l\'issue du dossier. \"C\'est un accord juste\", un \"bon compromis\", se félicite-t-il, arguant \"l\'intérêt de toutes les parties prenantes - nos 20.000 salariés, nos clients et nos actionnaires\" qu\'il fallait ainsi \"raisonner\".Le PDG du géant de l\'acier a mis un point d\'honneur à détailler ses \"engagements inconditionnels\", comme il les appelle, alors que des doutes se sont élevés à ce sujet ces jours derniers. En clair, il a rappelé qu\'il allait \"trouver des solutions\" avec les syndicats pour les plus de 620 salariés concernés par la fermeture des hauts fourneaux du site mosellan, en soulignant qu\'il n\'y aurait pas de licenciements. Il a aussi insisté sur \"cet engagement très important\" d\'un investissement de 180 millions d\'euros sur cinq ans à Florange.\"Parler de nationalisation, quel bond en arrière!\"Se posant en démineur lors de cet entretien, Lakshmi Mittal n\'en a pas moins adressé quelques piques à Arnaud Montebourg, qui avait déclaré avant l\'accord \"ne plus vouloir de Mittal en France\". Réponse du patron indien, \"triste\" et \"choqué\": \"Jamais je n\'aurais attendu de tels propos, aussi irrationnels, d\'un ministre!\" Concernant la possibilité, un temps dégainée par le ministre du Redressement productif, d\'une nationalisation de Florange, Lakshmi Mittal répond: \"Si j\'ai été surpris? Mais c\'est le monde entier qui a été surpris.\" Avant d\'embrayer: \"Si aujourd\'hui un pays comme la France, la cinquième économie du monde, parle de nationalisation, quel bond en arrière!\" Le grand patron parachève alors son offensive d\'un cinglant: \"Ce genre de menaces sont de nature à faire qu\'un investisseur réfléchira à deux fois avant d\'investir en France.\"Concernant le projet européen Ulcos récemment enterré par Mittal, et qui sonne vraisemblablement la fin des hauts fourneaux, Lakshmi Mittal évoque d\'abord l\'engagement du groupe \"contre le réchauffement climatique\". Puis argue que le projet, qui consistait à capter le C02 émis par le site et à le stocker dans les mines, n\'est \"malheureusement pas prêt\". \"Nous avons encore six ans devant nous. Il est trop tôt pour dire ce que feront nos partenaires\", lâche-t-il. Florange, un des sites les plus rentables en Europe?Dommage que Lakshmi Mittal ne se soit pas exprimé davantage sur la compétitivité du site mosellan. S\'appuyant sur un document officiel dévoilé dans la nuit de mercredi à jeudi, la CFDT argue que Florange est un des sites les plus rentables du groupe en Europe. Ce que le géant de la sidérurgie a aussitôt démenti. Mais la question sera à coup sûr posée aujourd\'hui. La direction d\'ArcelorMittal doit en effet détailler ses engagements sur l\'avenir du site en début d\'après-midi à Paris aux représentants des salariés, à l\'occasion d\'un comité central d\'entreprise extraordinaire. Le feuilleton Florange n\'est pas près de s\'achever.
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