Les Commissaires aux comptes sont prêts à améliorer l'audit

Les commissaires aux comptes français veulent participer à la réflexion européenne sur le rôle de l'audit. À l'occasion de leurs Assises nationales le 10 décembre à Bordeaux, ils viennent de dévoiler leurs propositions pour répondre à la large consultation lancée en octobre 2010 sur le livre vert dont est à l'origine le Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services Michel Barnier. « L'audit n'est pas responsable de la crise financière. Mais il y a une attente de la communauté économique et politique sur le rôle futur de l'audit dans la prévention des crises futures », souligne Claude Cazes, président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC).Pour améliorer la qualité de l'audit, la CNCC propose deux axes de réflexion. D'une part, la certification des comptes pourrait être enrichie en y insérant de nouveaux sujets que sont le contrôle interne et la gestion des risques. Cette évolution pourrait se faire par voie réglementaire. D'autre part, sans toucher au rapport d'audit, il serait envisageable de se pencher sur les données prévisionnelles d'une société. Un second rapport plus prospective rédigé par l'auditeur permettrait de mieux appréhender la santé financière des entreprises et de se prononcer sur la continuité d'exploitation. En revanche, la CNCC ne croit pas à un risque systémique entre les cabinets d'audit. « Les cabinets d'audits sont indépendants entre eux et d'un pays à l'autre », insiste Claude Cazes. Une réponse au livre vert qui évoque le risque de concentration du marché européen de l'audit entre les Big Four (Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers). Pour le président de la Compagnie, il est toutefois souhaitable de favoriser l'émergence de cabinets à taille européenne.Autorité européenneLa CNCC est également favorable à la création d'une autorité européenne de supervision des auditeurs. Celle-ci aurait vocation à harmoniser les procédures d'inspection, à mener des actions de concertation avec les autorités équivalentes des pays tiers et de promouvoir des règles internationales communes. Mais auparavant, tous les Etats de l'Union européenne devront avoir transposer en droit national la directive communautaire de 2006 sur l'audit légal. Car « nous souhaitons qu'il y ait une harmonisation de l'audit au sein de l'Union européenne y compris des normes internationales d'audit ISA pour que tous les auditeurs travaillent sur le même corps normatif », explique-t-il. Le livre vert évoque la question des Pme. La CNCC est hostile à l'idée d'un audit « dégradé » pour les PME. Elle est partisane d'un audit simplifié et adapté à leur taille, comme l'est en France la norme Petite Entreprise, afin que les PME aient le même niveau d'assurance que les grandes sociétés. F. H.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.