L'embellie aux états-Unis redonne de la vigueur au dollar

changesLa fièvre sur le marché des changes est un peu retombée en fin de semaine après les secousses qui ont affecté l'euro, miné par les mises en garde des agences de notation sur les niveaux d'endettement exorbitants de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne. Il n'empêche que le dollar semble s'être durablement installé dans une nouvelle fourchette de transactions face à la monnaie unique, un cran plus haut. Au cours de la première semaine de décembre, le billet vert avait évolué entre 1,4950 et 1,5150. Depuis huit jours, il oscille entre 1,4585, son point haut de vendredi, et 1,48 pour un euro. Les analystes techniques, qui pour la plupart annoncent la fin de la phase de hausse de la monnaie unique, constatent que l'euro est tombé en dessous de sa moyenne mobile à soixante jours (1,4845 vendredi), ce qui constitue un signal vendeur, après s'être maintenu au-dessus de cette ligne de flottaison du 19 août au 4 décembre.divine surpriseSur le plan fondamental aussi, la donne a changé pour le dollar. En une semaine, les données économiques diffusées sur les États-Unis ont pris à revers même les plus optimistes. Il y a d'abord eu, vendredi 4 décembre, le rapport sur l'emploi qui, outre le recul du taux de chômage, faisait apparaître des destructions de postes de travail dix fois inférieures aux anticipations. Une semaine plus tard, c'était au tour de la consommation des ménages de créer la divine surprise. Les ventes au détail de novembre ont bondi de 1,3 %, et encore de 1,2 % défalquées des ventes de voitures très robustes en raison des rabais importants proposés par les constructeurs après l'arrêt des primes d'État. Cela signifie que les craintes d'un retournement de l'activité, liées à une possible panne de consommation, étaient exagérées. Entre-temps, on avait appris que le déficit commercial américain d'octobre s'était nettement réduit (à 32,94 milliards de dollars), grâce au dynamisme retrouvé des exportations. Cette fois, le dollar a réagi positivement aux chiffres, alors que, dans la période récente, il avait tendance à s'affaisser lorsque les statistiques étaient bonnes car elles augmentaient l'appétit pour le risque et encourageaient les stratégies de portage dont le billet vert était le vecteur. Cela aussi fait partie de la nouvelle configuration du marché des changes.Pour Nordine Naam, économiste de Natixis, qui a renoncé à son « biais » baissier sur le dollar, la monnaie américaine va être tiraillée à court terme entre la rhétorique « colombe » de la Fed, qui lui est nuisible, et des chiffres d'activité bien orientés qui lui sont favorables. « Il va donc devenir difficile de mettre en place de nouvelles stratégies de ?carry trade? (consistant à jouer sur les écarts de rendements), si le marché craint une hausse de la volatilité liée au renforcement des anticipations de hausse des taux de la Fed. D'autant plus que les positions vendeuses en dollars atteignent déjà des niveaux historiquement élevés. » Le dollar a tout à y gagner. n
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