Michel Barnier passé au grill par les députés britanniques

Monsieur Barnier, vous ne répondez pas à la question. » Après trois tentatives d'obtenir une réponse, la patience d'Andrew Tyrie, président du comité parlementaire britannique en charge du Trésor, est à bout. Visage rougissant, des notes lui parvenant peu discrètement de ses conseillers, Michel Barnier peine à répondre, préférant de longues digressions, rendues lourdes par l'interprétation du français en anglais, faites en parallèle.Le commissaire européen au Marché intérieur a vécu deux heures difficiles face au comité parlementaire au Trésor. Il a fait face à un barrage de questions, qui en disaient souvent long sur le point de vue britannique. La grande crainte des parlementaires britanniques ? Le risque d'un excès de régulation, qui donnerait un avantage aux Etats-Unis, mais surtout à l'Asie.« Deux dangers »« Pourquoi voulez-vous encadrer les hedge funds, le private equity, les dérivés et le courtage à haute fréquence si ces choses ne sont pas à l'origine de la crise ? attaque Michael Fallon, un député conservateur. Pourquoi donc, si ce n'est pour mettre à mal la profondeur du marché britannique ? » Michel Barnier, qui faisait ainsi son quatrième passage à Londres en tant que commissaire, a tenté de calmer leurs craintes. « Cela fait dix mois (depuis sa prise de fonctions) que je le répète : une City et un quartier de Canary Wharf solides sont une bonne chose non seulement pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l'Europe. » Son principal argument est qu'un système financier bien encadré est plus solide, et donc plus attractif sur le long terme.Les députés britanniques redoutent avant tout le pouvoir des trois futurs régulateurs européens, mis en place au 1er janvier 2011. Michel Barnier a répété que les futures instances n'avaient pas vocation à prévaloir sur les régulateurs nationaux en temps normal. Mais il a peiné à détailler les régimes d'exception qu'il pourrait y avoir en cas d'urgence.Revenant à des généralités, le commissaire français rappelle : « Il y a deux dangers : trop de régulation, mais aussi pas assez de régulation. J'essaye de trouver une voie médiane. » Eric Albert, à Londres
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