« Je ne me donne pas de délai pour reprendre les rênes de l'Institut Mérieux »

STRONG>Votre père, Alain Mérieux, cède le 1er janvier son fauteuil de PDG de bioMérieuxe;rieux à Jean-Luc Bélingard, l'ex-patron d'Ipsen. Vous restez directeur général délégué. Que signifie cette nomination ?Jean-Luc Bélingard vient pour aider le groupe et apporter son expertise en pharmacie et en diagnostic. Il est très focalisé sur l'environnement technologique et la recherche et développement [R&D], deux domaines clés pour bioMérieuxe;rieux. Mon père et lui se connaissent depuis longtemps mais Jean-Luc Bélingard n'avait jusqu'ici jamais eu la disponibilité pour nous rejoindre. C'est désormais chose faite, et je suis tout à fait en ligne avec ce choix.Vous ne souhaitez donc pas reprendre les rênes ?Ce sera une évolution logique. Après tout, chez Mérieux, je suis un engagé volontaire ! Mais je ne me donne pas de délai. Jean-Luc Bélingard me semble aujourd'hui mieux placé que moi pour ce poste. Il travaillera étroitement ave Stéphane Bancel [directeur général de bioMérieuxe;rieux, Ndlr] et j'aurai, bien sûr, des relations privilégiées avec lui. Mais à bientôt 37 ans, j'aime mes fonctions opérationnelles de directeur de l'unité industrie de bioMérieuxe;rieux (prévention et contrôle des risques industriels). Je ne veux pas les quitter trop tôt.Quel rôle va jouer votre père, Alain Mérieux ?Il va se consacrer davantage à ses activités au sein de l'Institut Mérieux qu'il préside. Il vient notamment de créer IMAccess, une société dédiée au diagnostic pour lutter contre les maladies infectieuses des pays en développement. Il reste aussi au conseil d'administration de bioMérieuxe;rieux et continuera à s'occuper de notre développement en Chine, en tant que président de notre filiale chinoise. Il ne sera pas désoeuvré !Il y a un an, vous annonciez la création de la société d'investissement Mérieux Développement. Où en êtes-vous ?Mérieux Développement s'est doté de 70 millions d'euros pour les quatre à cinq prochaines années, avec l'idée de prendre des participations minoritaires dans des sociétés innovantes du diagnostic, de l'imagerie et de la nutrition. L'objectif est d'une douzaine de participations d'ici à 2013. Il y a une vraie demande d'accompagnement technologique et nous avons l'avantage, par rapport à des capitaux-risqueurs, de pouvoir apporter un réseau à ces entrepreneurs. Nous avons déjà réalisé trois investissements de 1 à 6 millions d'euros.Quels seront vos prochains investissements ?Nous restons pragmatiques. Investir en Chine est une priorité. Nous aimerions le faire plutôt en partenariat avec des sociétés d'investissement locales dans le domaine du diagnostic ou de la nutrition, et identifier des dossiers qui pourraient rejoindre bioMérieuxe;rieux, Transgène ou Silliker lorsque Mérieux Développement en sera sorti. Sans oublier les domaines liant nutrition et médecine.Justement, vous avez annoncé lundi la création de Mérieux NutriSciences...Nous voulons nous renforcer dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition en structurant un pôle qui bénéficiera de la connaissance de Silliker dans le domaine agroalimentaire et de l'expertise scientifique de l'Institut Mérieux. Concrètement, il s'agit d'aider nos clients agroalimentaires à prouver la valeur santé de leurs produits, pas uniquement une fois qu'ils sont sur le marché mais dès le développement du produit. Silliker est un réseau mondial de laboratoires d'analyses (350 millions de dollars de chiffre d'affaires attendus en 2011) et de contrôle en qualité et de sécurité alimentaire qui fait partie de notre groupe depuis 1996. Mérieux Nutrisciences comprendra aussi Biofortis (15 millions de dollars), qui apporte des solutions globales pour les décideurs en R&D de l'industrie de la nutrition. C'est cette dernière activité, encore réduite, que nous souhaitons renforcer.Quels sont vos objectifs financiers ?Nous visons plus de 600 millions de dollars de chiffre d'affaires pour Mérieux Nutrisciences en 2016, avec un excédent brut d'exploitation (Ebitda) supérieur à 18 %. Cette croissance passera aussi par des acquisitions.Pourtant, plusieurs grands de l'agroalimentaire se sont fait retoquer par les autorités sanitaires, comme Danone avec l'Actimel...La science est en évolution et la réglementation aussi. Notre but est d'aider les industriels à monter leurs dossiers auprès de l'Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (Efsa) sur ces sujets. Sachant que pour eux, c'est un moyen d'augmenter leurs marges et leur valeur ajoutée. Mais cela doit être démontré : quel type d'aliment peut contribuer à renforcer son système immunitaire ? (*) Alexandre Mérieux est également président de Mérieux Développement et directeur général délégué de bioMérieuxe;rieux.
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