De très forts contrastes sur les places européennes

À la faveur de l'actuel rally sur les marchés, le CAC 40 est en passe de revenir à ses niveaux de début d'année. Lundi soir, il n'affichait plus qu'un repli de 1 % depuis le 1er janvier. Mais si l'indice parisien limite la casse, force est de constater qu'il est loin de ses principaux concurrents européens. Ainsi, le Footsie 100 londonien progresse-t-il de plus de 8 % sur la même période tandis que le DAX de la Bourse de Francfort s'envole carrément de 18 %. La comparaison est encore moins à l'avantage du CAC 40 si l'on regarde les performances des indices nordiques : l'OMX de la Bourse de Stockholm a grimpé de plus de 20 % sur la même période. Toutefois, la Bourse de Paris fait bonne figure face à ses voisins d'Europe du Sud. L'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a chuté de 15 % depuis le 1er janvier, le Footsie MIB italien de 11 % et le PSI 20 portugais de 5 %. La Bourse d'Athènes a, pour sa part, plongé de plus de 30 %. De fait, le CAC 40 s'en sort mieux depuis le début de l'année que l'indice Euro Stoxx 50 (? 4 %). La crise des dettes souveraines en zone euro est passée par là. Au printemps dernier, les remous venus de la Grèce avaient provoqué sur les marchés une césure entre les « bons » et les « mauvais » élèves de la zone euro. La récente crise irlandaise a encore creusé les écarts : l'indice espagnol Ibex 35 a accentué son retard face à l'Euro Stoxx 50 pour afficher désormais 11 points de différence. À l'opposé, l'OMX de la Bourse de Stockholm n'a jamais enregistré un différentiel positif aussi grand (soit 20 points) face à l'Euro Stoxx 50. Si les indices d'Europe du Sud souffrent de la défiance générée par le risque souverain, la hiérarchie sectorielle explique aussi la disparité des performances boursières en Europe. Entre la crise des dettes souveraines et les incertitudes réglementaires, les valeurs financières s'avèrent les secteurs les plus attaqués en Bourse cette année. L'Euro Stoxx du secteur a chuté de 22 % depuis le 1er janvier. Or, l'industrie bancaire ne représente pas moins de 33 % de la pondération de l'Ibex espagnol et près de 13 % de celle du CAC 40. À l'inverse, elle ne pèse que pour 5,2 % dans l'indice DAX. Ce dernier est surtout représenté par des groupes industriels exposés aux pays émergents. Soit le thème d'investissement de cette année 2010. Et même de 2011. Ainsi, d'après Philippe-Henri Burlisson, directeur des gestions fondamentales chez Groupama AM, « la dichotomie devrait rester importante entre les valeurs industrielles et les financières ». De même, selon le gérant, le risque politique devrait continuer à alimenter la défiance des investisseurs face aux pays dits périphériques de la zone euro au moins durant le premier trimestre 2011. Pas de quoi encourager donc un rééquilibrage des indices boursiers en Europe dans les prochains mois.
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