Recherche  : comment la manne de 25 milliards sera gérée

Lors de la remise du rapport de la commission Rocard-Juppé, il y a un mois, Valérie Pécresse, grande gagnante de l'emprunt, avait salué l'avènement d'un « nouvel âge d'or pour la recherche ». De fait, en additionnant les subsides qui iront aux universités (10 milliards d'euros) et aux programmes, et qui irrigueront la recherche publique et privée ainsi que l'innovation (santé, nucléaire, ville et véhicule du futur?), la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche estime que « deux tiers à trois quarts de l'emprunt, soit à peu près 25 milliards d'euros », sur 35 milliards, iront à l'enseignement supérieur et à la recherche. Une somme qui équivaut à « l'intégralité de [son] budget sur une année ».Pour autant, toute cette manne ne lui reviendra pas directement. Elle sera gérée à l'échelle interministérielle. Concernant les universités, le rapport préconise de doter cinq à « dix pôles d'excellence » d'un capital (dont les revenus seraient distribués) qui serait porté par une « Agence nationale des campus d'excellence », dont l'idée paraît à ce jour abandonnée. Nicolas Sarkozy a réaffirmé la semaine dernière sa volonté de voir émerger des « pôles d'excellence » et de distribuer les moyens « à des universités qui auront fait le choix du regroupement, de l'excellence, d'une nouvelle gouvernance, de la contractualisation et des résultats ». RationalisationLa difficulté de l'exercice est donc de respecter ces orientations sans compliquer un paysage de l'enseignement supérieur et de la recherche que Valérie Pécresse cherche à rationaliser. Ajoutés à l'opération campus, aux quinze pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) en cours de constitution, aux réseaux thématiques de recherche (RTRS, RTRA), aux pôles de compétitivité, ces nouveaux pôles pourraient avoir du mal à trouver leur place. Si Valérie Pécresse a émis l'idée de privilégier les Pres (sélectionnés par un jury international), l'économiste Philippe Aghion, chargé d'une mission sur l'étape numéro 2 de l'autonomie des universités, penche pour des regroupements d'écoles doctorales, chapeautées par des « universités fortes ». Ces dernières verraient leur gouvernance modifiée. Quant à la dotation, elle serait portée par une fondation. Clarisse Jay
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