Obama lance sa taxe bancaire et s'attaque aux bonus

La « taxe de responsabilité de crise financière » de Barack Obama est sur les rails. La Maison-Blanche a dévoilé qu'à compter du 30 juin prochain, elle s'appliquerait aux institutions financières (banques, assurances, établissements de crédit?) présentes aux États-Unis, dont les actifs dépassent 50 milliards de dollars et qui ont bénéficié du plan de soutien à la finance (Tarp), de la garantie fédérale de leurs émissions obligataires ou de tout « programme ayant apporté une assistance d'urgence pour limiter l'impact de la crise financière ».Une taxe de 15 points de base, soit 0,15 %, sur les dettes de ces établissements sera instaurée, qui devrait concerner 35 sociétés américaines et une dizaine de filiales de groupes étrangers. Barack Obama a précisé que « 60 % des recettes émaneront des dix plus grands établissements financiers ». L'assureur AIG et le conglomérat General Electric ne seront pas épargnés. Mais General Motors, Chrysler, les établissements de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, ainsi que les petites banques régionales ne seront pas mis à contribution, a prévenu Obama.« Mon engagement est de récupérer chaque centime dû aux contribuables », a averti Barack Obama, alors que le déficit budgétaire des États-Unis est attendu à 1.400 milliards de dollars cette année. « Et ma détermination à y parvenir a été renforcée par les publications faisant état de bénéfices colossaux et de bonus indécents », a ajouté le président qui a engagé Wall Street à diminuer ces primes. Avec sa taxe, saluée par le FMI, Obama entend récupérer 117 milliards de dollars, montant qui correspond aux pertes estimées du Tarp, doté lors de son lancement sous l'administration Bush de 700 milliards de dollars. La taxe répartie sur dix ans sera prolongée si l'ensemble des fonds n'a pas été récolté.prosélytismeProsélyte, l'administration Obama a annoncé qu'elle « travaillerait avec le G20 et le Conseil de stabilité financière, pour encourager les autres centres financiers majeurs à adopter des approches analogues ». Entendu avec d'autres patrons de banques devant la Commission d'enquête du Congrès sur la crise financière, Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan Chase, a déclaré « qu'employer une politique fiscale pour punir des gens constitue une mauvaise idée » et ajouté, un brin menaçant, que « toutes les entreprises ont tendance à transférer leurs coûts aux clients »? Un scénario auquel ne croit pas la Maison-Blanche, car les banques taxées seraient en désavantage face à celles qui ne le sont pas. Valerie Jarrett, l'une des principales conseillères d'Obama, a expliqué que le choix de la taxe a été pris « car il est clair que les institutions financières ont rebondi ». Au cours des neuf premiers mois de 2009, les cinq plus gros établissements de Wall Street ont collectivement dégagé une trentaine de milliards de dollars de bénéfices. La Maison-Blanche fait aussi le pari qu'à l'approche des élections de mi-mandat de novembre, les lobbys financiers ne convaincront pas le Congrès de s'opposer à sa taxe alors que le public américain enrage contre Wall Street.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.