Free attaque un professeur d'économie pour dénigrement

D\'un naturel procédurier, Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire de Free, n\'a pas quitté ses vieilles habitudes. Il a attaqué l\'universitaire Bruno Deffains, auteur d\'une étude prédisant des conséquences désastreuses pour l\'emploi de l\'arrivée du quatrième opérateur mobile. Le professeur d\'économie à l\'université de Paris II Panthéon-Assas avait publié en juin 2012 dans le journal Les Echos un point de vue intitulé «Free: quand l\'idéologie de la concurrence dessert l\'économie» dans lequel il évoque plus de 50.000 destructions d\'emplois à venir dans le secteur en deux ans. Il a lui-même annoncé dans un entretien aux Echos la semaine passée être «sous la menace d\'une action en justice pour dénigrement». Free, qui a introduit sa requête le 15 novembre devant le tribunal de grande instance de Paris, a obtenu une saisie conservatoire d\'éléments qui s\'est traduite par l\'irruption d\'un huissier et d\'un informaticien accompagnés de policiers dans le bureau et au domicile de l\'universitaire à cinq reprises en décembre selon «Le Nouvel Observateur». Des fichiers ont été prélevés sur ses ordinateurs.L\'universitaire nie avoir été payé pour rédiger l\'étude«Je n\'ai pas été payé pour faire cette étude, je l\'ai faite dans le cadre de mes recherches universitaires», affirme Bruno Deffains au «Nouvel Obs». Estimant l\'instruction «disproportionnée et entachée d\'irrégularités», l\'universitaire et son avocat ont demandé la rétractation de l\'ordonnance et la destruction des fichiers saisis, selon l\'hebdomadaire qui précise que la décision sera rendue le 1er mars. Iliad/Free a également attaqué pour diffamation une journaliste des «Echos» pour avoir cité des propos du secrétaire général de Bouygues Telecom qui avait ironisé en public sur le «réseau vide» de Free Mobile. Le 8 mars dernier, lors de la publication des résultats 2011 d\'Iliad, Xavier Niel avait menacé d\'attaquer en justice quiconque dénigrant la réalité de la couverture du réseau ou des investissements de Free Mobile, après plusieurs semaines de polémique. Les dirigeants de Free avaient ensuite contre-attaqué en commandant à deux autres professeurs universitaires, David Thesmar et Augustin Landier, une étude sur l\'impact économique de l\'arrivée de la 4e licence. Ces derniers, se concentrant sur l\'effet sur le pouvoir d\'achat de la baisse des prix dans le mobile, avaient conclu à la création potentielle de 16.000 à 30.000 emplois.  
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