À un mois du scrutin,

Les sondages ne sont pas les urnes ! », lançait François Fillon, vendredi soir, en meeting électoral à Toulon pour remobiliser les troupes UMP. Il faisait ainsi écho à Nicolas Sarkozy, qui promettait la semaine dernière « de belles surprises » pour la majorité.La lecture, dimanche, du sondage CSA-« Le Parisien »- « Aujourd'hui en France » n'a pourtant pas dû ravir les deux hommes. À un mois tout juste du premier tour des élections régionales, les listes de gauche obtiendraient 45 %, dont 27 % pour le seul PS, contre 34 % pour la majorité. Autant dire que le second tour ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices pour l'UMP. Ainsi, en Île-de-France, toujours selon CSA, le socialiste Jean-Paul Huchon l'emporterait haut la main avec 57 %, contre 43 % à la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse.Tout auréolé d'une cote de popularité flatteuse comparée à celle du chef de l'État, François Fillon s'est donc transformé en chef de guerre pour tenter de mobiliser les électeurs de droite. Après le Var, vendredi, il sera cette semaine dans les Pays de la Loire, la région qu'il a perdue en 2004 à la surprise générale, pour soutenir Christophe Béchu, la jeune tête de liste UMP imposée par l'Élysée. Après un déplacement au Moyen-Orient en fin de semaine, Fillon devrait reprendre son bâton de pèlerin pour se déplacer dans les « régions gagnables », comme le Centre ou la Champagne-Ardenne. Il devrait finir la campagne le 11 mars par un meeting à Nantes, à nouveau dans les Pays de la Loire.crédibilitéIl y va de sa crédibilité de chef du gouvernement : 20 de ses 38 ministres sont en effet candidats, et 8 sont même têtes de liste. Une berezina électorale pourrait remette en question son maintien annoncé à Matignon après les régionales. En déplacement, ce week-end, à La Réunion, Martine Aubry a d'ailleurs centré ses critiques sur Fillon, « l'exécuteur des basses oeuvres », responsable, selon elle, de la remise en cause du droit du travail et de la contestable réforme des retraites de 2003.Malgré les derniers sondages, la droite veut donner l'impression qu'elle est moins pessimiste sur l'issue du scrutin. À l'UMP, on estime que Martine Aubry a commis une faute en vendant la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Le « grand chelem » que la première secrétaire du PS a promis à ses troupes n'est peut-être pas si assuré que cela. Outre la Corse, où tous les scénarios sont possibles en raison de la multiplication des listes, le Centre, la Franche-Comté et la Champagne-Ardenne pourraient être repris de justesse à la gauche. Quant au Languedoc-Roussillon, le conseil régional devrait rester entre les mains de l'incontrôlable Georges Frêche, si l'on en croit les sondages.L'UMP mise d'ailleurs sur cet embrouillamini languedocien qui perturbe la campagne de Martine Aubry, surtout après l'échec, la semaine dernière, de la constitution d'une liste commune PS-Europe Écologie au premier tour. Mais la dégradation des relations entre eux profitera-t-elle nationalement à la majorité ?
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