Bercy renvoie la perspective

La crise de 2008-2009 pèsera longtemps sur l'économie française. C'est la conclusion qui s'impose, à la lecture des nouvelles hypothèses économiques établies par la Direction générale du Trésor et de la politique économique de Bercy pour le Conseil d'orientation des retraites (COR). C'est sur cette base que celui-ci bâtira ses nouvelles projections publiées le 14 avril.Au-delà de son impact conjoncturel, « la crise pourrait modifier la croissance de long terme de l'économie », écrivent les experts de Bercy. Elle a renchéri le coût du capital, diminué la taille de l'industrie, et augmenté le niveau du chômage structurel. « La crise pourrait éloigner du marché de l'emploi, sur une durée plus ou moins longue, des travailleurs peu qualifiés ou des travailleurs qualifiés mais occupant des emplois dans des secteurs pour lesquels la demande a durablement reflué. » Cela aura des conséquences sur le chômage. En 2007, lorsque les dernières projections du COR ont été établies, le retour au plein emploi (taux de chômage structurel limité à 4,5 % de la population active) était envisageable à l'échéance de 2015. Trois ans et une crise après, cette échéance est renvoyée par Bercy à 2024. Au mieux. Car, dans l'hypothèse où la croissance potentielle resterait autour de 1,5 % l'an, le chômage structurel resterait à 7 % sur toute la période 2021-2050.trois scénariosBercy a établi trois scénarios, les deux premiers tablant sur le plein emploi à partir de 2024, le troisième sur le maintien d'un chômage plus élevé (7 %). Les différences s'expliquent pour beaucoup par les écarts de productivité, déterminants pour l'évolution de la croissance, de l'emploi, et des salaires. Si la productivité s'accroît, bien au-delà de son niveau des dernières années (voir graphique ci-dessus), sa progression atteignant 2,1 % l'an, les effets de la crise de 2009 sur le niveau du PIB à long terme pourraient être effacés. Un scénario à l'évidence optimiste.Le deuxième scénario table sur des gains de productivité plus modestes, et donc une croissance moins forte (1,9 % entre 2014 et 2020). Même si le retour au plein emploi serait assuré en 2024, le moindre dynamisme de l'économie impacterait les régimes de retraite. Enfin, le dernier scénario table sur le maintien d'un chômage à 7 %, après des gains de productivité de 1,8 % l'an. Des gains qui ne sont pas encore assurés. Ivan Best
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