L'Union européenne planche à nouveau sur le casse-tête grec

Les ministres des Finances européens se retrouvent ce lundi à Bruxelles pour discuter du plan d'aide à la Grèce, en particulier du détail des mesures concrètes. L'annonce jeudi d'un soutien collectif par les chefs d'État et de gouvernement européens au programme de rigueur élaboré par Athènes pour assainir ses finances publiques n'a pas eu l'effet escompté. Vendredi, l'euro a touché un plus-bas depuis le 19 mai face au dollar, à 1,3532 dollar sur fond de croissance molle. Le PIB de la zone euro a progressé d'un minuscule 0,1 % au quatrième trimestre, selon Eurostat. Les ministres des Finances européens doivent entériner lundi une série de mesures exceptionnelles pour ramener le pays dans les clous. « Il faut que la Grèce tout entière se rende compte qu'elle doit corriger une trajectoire qui était aberrante », a déclaré dimanche Jean-Claude Trichet. « J'attends que l'on mette en oeuvre le plan de redressement grec », a-t-il dit.Les Européens vont surveiller de près que les engagements pris par Athènes seront effectivement tenus. La Grèce devra présenter un premier rapport d'ici la mi-mars, un deuxième mi-mai, puis par la suite tous les trois mois. « Nous n'allons pas les laisser tranquilles », a averti le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.DérivesLe commissaire européen à l'énergie, l'Allemand Günther Oettinger, estime pour sa part que les dérives de la Grèce imposent une réforme du pacte de stabilité, en « sorte que les instances européennes puissent mieux intervenir à l'égard des politiques nationales ». L'ancien chef du gouvernement régional du Bade-Wurtemberg a déclaré que les états européens doivent faire davantage « attention à l'argent public et développent une nouvelle structure budgétaire ». Pour boucler son budget 2010, la Grèce doit emprunter 53 milliards d'euros, ce qui représente 20 % de son PIB. Le gouvernement de Georges Papandréou veut réduire de 4 points de PIB le déficit public, qui s'est établi en 2009 à 12,7 % du PIB (en fait près de 16 %, en raison de l'intégration de dépenses liées au secteur hospitalier).« Si lever des fonds devient trop difficile pour la Grèce, l'UE l'aidera, estime Steve Barrow, chez Standard Bank. Pour l'heure, un sauvetage immédiat n'est pas prévu. Il pourrait même ne pas y en avoir du tout si les efforts grecs finissent par gagner le respect des marchés ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.