L'engouement pour les valeurs technologiques ne se dément pas

De Paris à New York, les représentants de la nouvelle économie provoquent des poussées de fièvres acheteuses chez les opérateurs. De ce côté de l'Atlantique, Alcatel-Lucent en est certainement la traduction la plus criante. Lundi, l'action a signé sa septième séance consécutive de hausse, dopée par la publication de résultats annuels encourageants. Avec un bond de près de 60 % depuis début janvier, Alcatel-Lucent domine largement les débats dans le classement des meilleures performances du CAC 40, loin devant EADS dont le cours s'est apprécié d'environ 25 % sur la même période. Plus globalement, les valeurs technologiques trônent aux premières places de leurs indices respectifs. C'est le cas d'Alcatel-Lucent, Capgemini et STMicroelectronics, qui figurent dans le quartile de tête du CAC 40. Tout comme Technicolor et Altran pour le SBF 120 mais aussi Archos et Lectra pour le SBF 250. Cette tendance se vérifie encore plus globalement en Europe. Le compartiment technologique de l'indice Stoxx 600 affiche la troisième plus importante progression depuis début janvier (10,3 %) après une envolée de plus de 15 % en 2010. Juste derrière, les industries de la banque et de l'assurance qui bénéficient d'un effet de rattrapage après une année 2010 calamiteuse. Délirants réseaux sociauxCette configuration n'est pas sans rappeler l'euphorie généralisée qui s'était emparée des sociétés internet juste avant l'éclatement de la bulle en 2000. « Les excès sont-ils de retour ? » s'interrogent dans ce sens les analystes Aurel-BGC. Ces derniers pointent notamment du doigt les niveaux de valorisation délirants circulant sur certains réseaux sociaux. 50 milliards de dollars pour Facebook, 8 à 10 milliards pour Twitter ou encore 7 à 8 milliards pour l'éditeur de jeux sociaux Zynga. Or, pour les experts, « les réseaux sociaux sont encore à la recherche de leur modèle économique pris en tenaille entre la sauvegarde des données privées de leurs membres (au risque d'une « fuite » des membres) et la nécessité de monétiser leur audience ». Benoît Flamant, gérant chez IT AM, se veut plus nuancé : « S'il y avait surchauffe, on assisterait à un très net écartement du spread (écart de performance) entre le S&P 500 et le S&P 500 Infotech, comme à la veille de l'éclatement de la bulle de 2000. » Ce différentiel avait atteint jusqu'à 120 points entre septembre 2008 et mi-mars 2000. Or, cet écart reste inférieur à 30 points depuis les plus-bas de mars 2009. Par ailleurs, le PER moyen du S&P 500 Infotech atteint 14,2 sur les anticipations de résultats 2011 quand celui du S&P 500 s'élève à 12,8. Un avantage qui ne ressemble en rien à une inquiétante cherté.
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