Les cycliques paient au prix fort leur envolée des derniers mois

Le bal des publications de résultats annuels des poids lourds du CAC 40, ouvert il y a dix jours, apporte son lot de désillusions. Particulièrement du côté des profils les plus cycliques qui avaient jusque-là largement profité des anticipations de reprise économique. Le doublement de l'indice Dow Jones des produits de base l'an dernier, ou encore les envolées de 35 % à 47 % des cours de l'industrie bancaire, de la chimie et des biens de consommation en 2009 témoignent de cet espoir.Un lointain souvenir car, depuis le début de l'année, la nervosité des investisseurs, exacerbée par la flambée du risque public a gagné le compartiment des actions. Leur intransigeance se lit dans la violence des décrochages boursiers des sociétés qui déçoivent. En l'occurrence, le retour de bâton a été brutal la semaine dernière pour des groupes comme Air France, Alcatel-Lucent, Renault ou encore ArcelorMittal dont les valeurs de marché ont chuté entre 5 % et 12 % le jour de la présentation de leurs comptes annuels. Le début d'année se révèle d'ailleurs particulièrement difficile pour les ex-grands gagnants du rebond des indices amorcé le 9 mars dernier. On retrouve parmi les principales lanternes rouges du CAC 40, depuis début janvier, quelques valeurs bancaires telles que Société Généralecute; Générale (? 3,13 %), Crédit Agricolegricole (? 2,74 %), mais aussi le duo Renault (? 4,66 %) et Peugeot (? 4,07 %), et ArcelorMittal (0,06 %). Un courant vendeur qui explique le recul de 8 % de l'indice parisien au cours de la même période.Le plus souvent, les mauvaises nouvelles proviennent moins de la teneur des résultats que des perspectives d'activités. « L'évolution des actions, qui a jusqu'à présent plutôt été le fait de surprises positives à la faveur des programmes de réduction des coûts des entreprises, est désormais plus liée à leur niveau d'activité dont l'importance se fait grandissante », note Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM.L'annonce vendredi d'une hausse de 0,1 % seulement de la croissance dans la zone euro au dernier trimestre 2009 témoigne que la reprise sera très laborieuse. Or, tant que des doutes planeront sur l'évolution des profits des groupes les plus exposés à la conjoncture, les cycliques resteront sous pression. Dès lors, les arbitrages favorisent plutôt les sociétés plus défensives. Et pour cause. Ces dernières se négocient, selon les équipes d'Axa IM, avec une décote d'environ 30 % par rapport aux valeurs cycliques. Reste à espérer que l'attrait de poids lourds comme Total, Danone, Sanofi-Aventis, dont la pondération dépasse 25 % du CAC 40, aidera la Bourse de Paris à retrouver des couleurs.
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